Un peu plus de détails après le communiqué de presse très général de Atos, sur la fourniture par Atos-Wordgrid de l’intégration et de la programmation des automates des EPR d’EDF.
Schneider Electric et Worldgrid, une entité d’Atos-Eviden, ont été sélectionnés par EDF pour un contrat concernant ses six EPR2. Les partenaires doivent fournir les systèmes de contrôle-commande standard de niveau 1, ce qui correspond aux automates programmables industriels.
Léna Corot
\ 10h00
Le système nerveux d’une centrale nucléaire
Les systèmes de contrôle-commande peuvent être définis comme le système nerveux d’une centrale nucléaire puisqu’ils permettent de contrôler le fonctionnement d’un réacteur et garantir la production d’électricité en toute sécurité. Le système récupère tous les paramètres de la centrale en temps réel. L’idée est de savoir plus facilement quels outils ont besoin d’une maintenance, comment améliorer la sûreté en cas de dysfonctionnement et optimiser la disponibilité en fonctionnement normal. Le dispositif peut suggérer des actions, mais in fine ce sont les opérateurs qui prennent les décisions. Ils sont adaptés au design de chaque réacteur et aux besoins de l’opérateur. Ces systèmes informatiques doivent être maintenus sur une longue durée et leur sécurité assurée en permanence.
Les systèmes de contrôle-commande sont divisés en quatre niveaux, détaille LeMagIT : le niveau 0 correspond aux capteurs, vannes et pompes ; le niveau 1 aux automates programmables industriels (PLC) et automates ; le niveau 2 aux moyens mis à disposition des opérateurs de conduite ; le niveau 3 aux outils d’aide à la décision et d’exploitation, à la cybersécurité et aux réseaux d’interconnexion entre les sites. Pour l’instant, Worldgrid – la ligne d’activité d’Eviden spécialisée dans les solutions de gestion de l’énergie et le contrôle-commande nucléaire – et Schneider Electric se concentrent sur la conception, la qualification et la construction du contrôle-commande de niveau 1.
Un regain d’activité
Worldgrid s’occupe de l’intégration et de la programmation des automates. Ce sont des armoires remplies d’équipements électroniques qui assurent la surveillance du réacteur. Le PLC envoie des ordres à des actionneurs ou pré-actionneurs selon les données issues des capteurs, des consignes prédéfinies et un programme informatique. La filiale d’Atos développe des logiciels visant à mettre en place «une automatisation poussée de la traduction des schémas fonctionnels de pilotage en programmes automates». Ces travaux seront pilotés depuis son campus Iseran situé à Échirolles, aux alentours de Grenoble (Isère). En parallèle, Schneider Electric doit «fournir l’infrastructure matérielle architecturée autour des automates de type M580 (gamme nucléaire)» qui réponde aux exigences en matière de sûreté et performance.
Ce type de contrat est loin d’être une première pour Worldgrid qui revendique 132 systèmes installés sur 19 sites en France. Fort de 610 salariés en France et 1 200 à travers le monde, l’activité d’Eviden prévoit de recruter 150 personnes en 2023 dont 50% dans le nucléaire. Une tendance qui devrait se poursuivre au cours des cinq prochaines années dans le cadre de la relance de la filière nucléaire.
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