Une réunion cruciale entre le groupe et ses banques a eu lieu mardi. Le comité interministériel de restructuration industrielle, sous l’égide de Bercy, sera désormais autour de la table des négociations.
Cette fois, l’État prend en main le dossier Atos. Selon nos informations, la direction du Trésor a pris part mardi à une réunion importante entre le groupe de services informatiques et ses banques. Sa cellule spéciale dédiée aux entreprises en difficulté, le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), était présente par l’intermédiaire de son numéro deux, le secrétaire général adjoint Julien Bracq.
“C’est la preuve que cette fois, l’État ne fait plus que surveiller le dossier mais s’y implique”, explique une source proche du dossier.
Avec le Ciri aux manettes, la restructuration d’Atos se précise. Lors de cette réunion mardi, le groupe devait faire un point détaillé sur ses besoins de financement et de capital. Il cumule 4,8 milliards d’euros de dettes dont une ligne de crédit de 1,5 milliard qui doit être remboursée d’ici un an. Il est question de prolonger son échéance de deux ans, jusqu’en 2027. En contrepartie, les banques souhaitent que ce nouveau prêt soit adossé aux filiales opérationnelles d’Atos.
Renflouement et démantèlement
Le groupe ajouterait des cessions d’actifs au-delà des 400 millions d’euros déjà prévus. Il est aujourd’hui en discussion pour vendre ses activités historiques de gestion de parcs informatiques à l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky. Il discute également avec Airbus pour lui céder ses activités de supercalculateurs et de cybersécurité (BDS) pour un peu plus d’un milliard d’euros
Selon une source proche du dossier, Atos souhaite aussi demander à ses banques des garanties financières, d’environ 500 millions d’euros, pour couvrir les éventuelles pénalités sur des contrats mal exécutés. Les principaux créanciers d’Atos sont les grandes banques françaises comme BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et CIC ainsi que des grandes européennes comme Santander et Barclays.
La renégociation de ses échéances bancaires, sous l’égide du Ciri, associée à une possible entrée en procédure judiciaire ressemble à s’y méprendre à la lourde restructuration de Casino.
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