Des sénateurs s’inquiètent de l’entrée de l’homme d’affaires tchèque au capital de la division de cybersécurité du groupe d’informatique, très liée à la défense française.
Pour ces 82 sénateurs et députés, c’en est trop. Ayant encore en tête la vente, en janvier, de la société de défense Exxelia à l’américain Heico, ces élus, tous issus du parti Les Républicains, craignent que le projet de rachat par Daniel Kretinsky (actionnaire indirect du Monde) des activités infogérance d’Atos et son entrée au capital de sa division de cybersécurité, Eviden, entaillent un peu plus la souveraineté française. « Cette entreprise qui demeure clé pour notre autonomie stratégique actuelle, au travers des capacités de calcul, et de demain, avec les enjeux liés au quantique, doit être absolument maintenue sous le giron français », ont-ils écrit le 2 août, dans une tribune au Figaro.
« Cessons de brader nos fleurons et de nous fragiliser », insiste Cédric Perrin, vice-président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, à l’origine de la tribune. Sénateur du Territoire de Belfort, bastion d’Alstom, il reste marqué par la vente de la branche énergie de l’industriel à l’américain General Electric en 2015, avant que l’Etat ne se rende compte de son erreur et rachète en 2022, par l’intermédiaire d’EDF, ses activités nucléaires, dont les turbines Arabelle qui équipent les centrales françaises.
Pas de passage devant le contrôle des investissements étrangers
Après Casino, et en plus de ses activités dans les médias et l’énergie, M. Perrin s’étonne que le gouvernement laisse M. Kretinsky « racheter le tissu économique français par appartement ». En ne prenant que 7,5 % du capital d’Eviden, l’homme d’affaires tchèque s’évite le passage devant le contrôle des investissements étrangers, le seuil déclenchant un examen des services du ministère de l’économie étant fixé à 10 % du capital.
Le 3 août, un porte-parole de M. Kretinsky a jugé « légitime la préoccupation des parlementaires, mais elle repose sur une hypothèse qui ne se vérifiera pas ». Selon lui, l’homme d’affaires entend maintenir une participation « minoritaire » et « passive » au capital d’Eviden. Pour Atos, le choix d’accorder 7,5 % du capital d’Eviden à M. Kretinsky répondrait à la volonté de construire un bloc d’actionnaires de long terme. Il est prévu que Fimalac, la holding de Marc Ladreit de Lacharrière, qui épaule déjà M. Kretinsky dans le dossier Casino, entre aussi au capital d’Eviden. Atos et Bercy n’ont pas fait de commentaire.
Les actionnaires d’Atos mécontents
Les sénateurs ne sont pas les seuls mécontents : l’opération déplaît aussi à des actionnaires d’Atos, certains d’entre eux ayant décidé de former l’Udaac, l’Union des actionnaires d’Atos en colère. Depuis l’annonce de l’accord avec M. Kretinsky, le 1er août, l’action du groupe d’informatique a perdu près d’un quart de sa valeur. La transaction est jugée défavorable à la société : ses activités d’infogérance ne sont vendues que contre 100 millions d’euros. La holding de M. Kretinsky reprend à sa charge 1,9 milliard d’euros d’engagements mais toute la dette d’Atos, soit 2,3 milliards d’euros, sera conservée par Eviden.
Avant même l’annonce de cette transaction, la société de gestion Sycomore AM, qui avait tenté d’obtenir le départ du président d’Atos, Bertrand Meunier, lors de l’assemblée générale du 28 juin, avait jeté l’éponge en vendant toutes ses actions. Déçu de ne pas avoir obtenu gain de cause, Sycomore regrettait aussi que la détérioration de la génération de trésorerie d’Atos, information importante révélée aux actionnaires lors de l’annonce des résultats semestriels, le 28 juillet, n’ait pas été communiquée plus tôt.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/08/11/l-arrivee-de-daniel-kretinsky-chez-atos-souleve-l-opposition-de-parlementaires-et-d-actionnaires_6185167_3234.html?random=1696022055
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SI VOUS ESTIMEZ L’ATTITUDE DE LA GOURVERNANCE D’ATOS N’EST PLUS TOLÉRABLE, A SAVOIR UNE DESTRUCTION A PETIT FEU DES CAPITAUX PROPRES D’ATOS,
REJOIGNEZ l’association UDAAC, L’union des actionnaires d’Atos en colère et inscrivez vous sur l’agrégateur d’actions pour recenser les promesses d’adhésions.
Nous proposons aux actionnaires révoltés par l’action de cette gouvernance, de participer à la création de l’association “loi 1901” : l’UDAAC [Union des Actionnaires d’Atos en Colère], afin de mandater un cabinet d’avocat spécialisé dans la défense d’actionnaires pour dénoncer la désinformation d’Atos auprès de l’AMF et l’inscription de résolutions afin de destituer Bertrand Meunier et au moins la moitié du board à l’AGE de novembre et bien-entendu, annuler l’AK, les cessions d’actifs bradés et d’annuler le chèque de 1Md€ à Daniel Kretinsky.
Pour cela il nous faut réunir des fonds pour financer ce combat, car l’argent est le nerf de la guerre.
Je propose une participation de 5 cts par action détenue, montants qui seront gérés scrupuleusement par le bureau de L’UDAAC une fois l’association immatriculée en préfecture et les sommes non-utilisées seraient reversées aux membres.
Toutes les candidatures pour le bureau de l’UDAAC sont bienvenues.
Union Des Actionnaires d’Atos en Colère
Association 1901 en cours de création
Je rappele que pour toutes questions, un forum spécifique a été créé: forum.bourse.blog/udaac/
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