Et si Atos était sous la tutelle des banques ? Etude du cas EcoAct (Brève-blog)

 

Quand on lit le communiqué d’Atos sur la vente d’EcoAct, on a l’impression d’être dans un mauvais rêve après que Bertrand Meunier et l’aigrie Elizabeth Tinkham nous aient vanté pendant 3 semaines une gouvernance irréprochable.

Au sein du portefeuille d’activités Eviden on nous a venté la décarbonisation comme vecteur clef du repositionnement d’Atos. On se dit “bon, Cyber, transformation digitale, décarbonisation, apps…” ça fait un beau cocktail “tendance”, si on excepte le cloud poussif et les HPC avec une MOP autour de 1%.

Et quand on regarde de plus près le communiqué de presse d’acquisition d’EcoAct en octobre 2020, qui est-ce qui l’annonce ?? Mr Nourdine Bihmane, Responsable monde de la décarbonisation à l’époque (entre autres).

Le prix de cession semble bon, l’acheteur riche donc dur de marchander quand on s’appelle Schneider. A priori on parle de 2X le CA, donc ça veut dire qu’on est sur des ratios plus élevés que CapGemini ce qui signifite une MOP autour de 14 à 15%. Alors pourquoi la vendre ? Ca fait 2 jours que je tourne en boucle cette question.

Le 14 Juin 2022 lors de l’annonce du plan de scission, on nous avait parlé de ventes d’actifs non stratégiques. Et là pourtant c’est du méga stratégique… La décarbonisation c’est le truc qu’on entend en boucle dans les médias. Pratiquement plus que la Cyber.

En plus cette entité de “green IT” est en pleine ascension depuis son rachat. Son effectif est passé de 70 à 400 personnes en l’espace de trois ans, dont la moitié est localisée en France. C’est donc une croissance tonitruante. Et cerise sur le gateau, elle venait de se doter du logo orange bonbon Made By Eviden !!

En 2021, son chiffre d’affaires France a atteint 25 millions d’euros, en augmentation de 46 % par rapport à 2020, et en 2022 le CA France serait de 40 millions d’euros. Les ventes de crédits carbone d’EcoAct ont atteint 20 millions d’euros. Si la Due Diligeance est concluante, la cession Schneider Electric interviendra d’ici à fin 2023.

Atos France ne dispose aujourd’hui que d’une équipe interne de moins de dix personnes dédiée à la décarbonation, au sein d’un département baptisé “Net Zero Transformat”.

Cette cession d’EcoAct est d’autant plus surprenante que la pépite venait de se doter en mars d’un département stratégique de data analytics pour conjuguer science des données climatiques et analyse d’impacts en CO2.

 

Alors la gouvernance d’Atos c’est ça (ce qu’on nous dit) : 

 

ou ça (ce que l’on voit de l’extérieur) ?

 

Et puis un déclic s’est fait dans mon petit cerveau.

Et si le financement de la ligne syndiquée était conditionnée à un respect stricto senso du plan de cession de 700M€, plan bien engagé, mais auquel il manquait 15% pour atteindre le chiffre annoncé de 700M€.

On peut donc vraisemblablement imaginer que la structure de la dette étant à 55% en prêts bancaires contre 45% en emprunts obligataires et sachant que les prêts bancaires sont pour l’essentiel des prêts revolving à échance 12 à 18 mois maximum et donc à renouveller en permanence; que les banques conditionnent le renouvellement des prêts et le tirage dans la ligne syndiquée d’ores et déjà acceptée à des critères très stricts accepté au moment de la négociation de cette ligne syndiquée, à savoir le respect les covenants (pour l’instant Atos est dans les clous) MAIS AUSSI la réalisation du plan de cessions d’actifs, et par relation de cause à effet, aux rentrées de cash promises par Atos et qui ne soient pas uniquement celles des banques; point auquel tout le monde a déjà été confronté en faisant un prêt, le fameux “apport personnel”, à savoir : “OK pour vous prêtez, mais faite aussi rentrer de l’argent frais pour vous même pour démontrer votre capaciter à gérer votre niveau d’endettement…”.

Je pense que la réponse est oui.

Et que d’une part les banques d’Atos ne se sont pas contentés des 600M€ déjà réalisés sachant en plus que la vente d’Unify est toujours au stade des négos exclusive et à ce jour pas confirmée et le chèque loin d’être versé (on nous avait parlé de T3 début T4, mais pour le chèque. Là on est toujours au stade des négos) et que la valeur des actifs d’Atos d’une manière générale, est tellement massacré que pour faire rentrer les 100M€ manquants il aurait fallu céder un périmètre important sur une base de 1/3 à 1/4 du CA, soit un périmètre de 300M€ à 400M€ dans le périmètre TFCo, sachat que pour ce qui est de la cyber Atos ne veut pas y toucher et pour le Cloud Atos vient d’ouvrir des nouveaux data centers, donc on imagine bien que c’est pas pour les revendre dans la foulée, et c’est donc un arbitrage sévère qui a été fait, céder un petit contributeur de CA, mais très bien valorisé, et donc céder un possible très gros acteur de demain, le tout en nous prenant pour des cons en parlant de partenariat avec Schneider.

Tout ça est triste à voir, manque totalement et éhontement de transparence et de sincérité de communication d’Atos et l’on comprend mieux maintenant que Atos veuille vendre TFCo. Son cash est clairement encore ric-rac et les banques aux aguêts pour éviter tout faux pas d’Atos, et ainsi, sans demander plus que ce qui a été négocié les banques ne veulent pas non plus faire de concessions, tels que “s’assoir” sur ces 100M€ manquants au plan de cession.

Il n’y a pas d’autre raison possible, car sinon pourquoi céder une pépite d’Eviden au moment du recentrage sur Eviden. En cédant TFCo, Atos veut donc privilégier la maitrise du FCF, mais aussi se sortir de la tutelle des banques, qui à chaque tirage sur la ligne syndiquée doit probablement demander des justificatifs. Et donc le tirage des 300M€ prévus cet année pour restructurer TFCo, n’est peut-être pas aussi simple qu’escompté, d’où l’acceptation de se “débarasser” de TFCo via la vente à l’euro symbolique à Kretinsky.

Je rappelle que Bertrand Meunier a dit qu’il ne vendrait que si c’était “créaction de valeur” pour l’actionnaire et non pas comme beaucoup pensent avoir entendu “que si le prix est bon”. Ainsi, si la vente de TFCo permet d’avoir 100% de Eviden au lieu de 70% de 70% et de diminuer l’endettement, dès lors on peut analyser cela comme création de valeur. Donc attention à la “sémantique Meunier”. Création de valeur c’est du blabla que l’on peut faire dire ce que l’on veut…. et ce que Meunier veut, la CA veut…

 

 

 

 

5 Comments on "Et si Atos était sous la tutelle des banques ? Etude du cas EcoAct (Brève-blog)"

  1. bonyour neuneu calomniateur. Meunier est le meilleur pour réaliser la session, espèce d’escroc de la pensée

    • Map, Blog admin | 07/07/2023 at 15:30 |

      ah ben ça c’est sûr. Y’a que lui pour faire un truc aussi tordu.
      Mais maintenant y’a les M&Ms

      Allez devine…

      Meunier & Mustier… 😀

  2. Depuis x semestre la problématique est double :
    L’un industriel redresser la profitabilité et se positionner sur es marchés porteurs.
    L’autre financier résoudre le problème de dettes tout en finançant le Turnaround.
    Au vu de la Capitalisation actuelle d’Atos (1.5Md€), une augmentation de capital serait très dilutive et probablement insuffisante

    Sur ce dernier sujet deux points m’interpellent :
    Pourquoi se séparer de Tfco surtout en finançant le vendeur une activité qui se redresse dot les placards sont en train d’être vidés.
    Pourquoi garder HPC même si c’est prestigieux. C’est très marginal en CA et profitabilité et ça a peu de synergies avec le reste d’Eviden. Ce serait bien mieux chez Thales.

    La vente de l’activité décarbonation répond au point 2 à condition qu’elle soit vendue très chère même si on peut regretter de se séparer d’une future pépite.

    Il me semble que ‘l’apport d’un Mustier sera pertinent sur ce point si il décide de jouer son rôle. Il pourra au moins challengier le meunier qui est ancré dans ses certitudes.

    • Map, Blog admin | 10/07/2023 at 13:32 |

      Bonjour Quillien. Je partage ton avis sur HPC dont d’ailleurs Atos est bien en retard derrière la brance HP entreprise, la branche issue de la scission de HP avec leurs HPC FRONTIERS. Il semble que dans la souveraineté, et le deal Airbus, ce qui a le plus posé problème n’était pas la Cyber, mais les HPC car ils simulent les essais nucléaires français depuis que Mururoa a été fermé.

      Pas dit que Thalès soit intéressé par HPC. Si c’était la condition pour avoir la Cyber, peut-être qu’il accepterait, mais je ne le vois pas racheter HPC seul.

      Je vais être franc avec toi, à part pour 1€, je pense que personne n’est intéressé par HPC.

  3. Atos sous tutelle? tant mieux, non?
    ils ont fait n’importe quoi jusqu’à présent au point de quasi couler une boite de 110,000 employés (balaise comme exploit)
    donc plutôt bien que les banques demandes des comptes et rassurant pour les PP

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