Unify c’était un peu l’épouvantail de Atos. On nous avait annoncé sa vente en fanfare fin janvier, bouclant “presque”, les 700M€ avec le chèque qui devait tomber courant septembre. Le chèque n’est toujours pas tombé et il est proche de zéro. Acheté 590M€, et finalement revendu ces dernières semaines pour 93M€.
Du coup, et sous la pression des banques, pour boucler le budget de 700M€, il a fallu rajouter dans les cessions, l’éditeur de logiciel Syslog et la pépite de décarbonation EcoAct (et là vraie pépite, avec 12% de MOP) et 35% de croissance organique monde et 45% de croissance organique France. EcoAct bradée 2 x le CA 2022, soit 1.7 x le CA 2023. Un cadre Atos me confiait récemment que Atos était tellement acculé que Schneider avait fait un coup de fusil, car EcoAct possède un logiciel concurrent à Siemens qui va devenir la propriété de Schneider.
Comme je le disais dans un article publié dimanche 3 sept. toutes les acquisitions de Thierry Breton se sont révélées des catastrophes, y compris BULL. Et surtout Bull quand on sait qu’il y avait dedans Alia Iassamen, la plaie de la CFDT 😀
Tous sans exception, et tous ont perdu beaucoup de chiffre d’affaires post-acquisition. Lors du rachat de Siemens, une partie avait été payée en actions Atos. Sur les forums, beaucoup s’étaient moqués de Siemens avec leurs derniers 5% dans Atos qui étaient sortis à perte à 9€. Sachant qu’ils avaient un administrateur à eux dans le board, ils avaient accès à des infos que nous n’avions pas et avaient certainement pressenti l’effondrement d’Atos et l’impossibilité de Bertrand Meunier à diriger une entreprise et ne voulaient pas “jouer” avec les retraites de leurs employés et usé du dicton qui dit “il vaut mieux se couper un doigt que se couper la main”.
La vente d’Unify tourne à la Bérézina. Et, comme annoncé dans un article, je ne me souviens plus lequel, où j’émettais de vifs doutes sur la vente d’Unify dont on n’avait plus aucune nouvelle, le couperet est tombé. Atos a dû faire dans le hard discount pour s’en débarrasser et l’image d’illustration de l’article de la CGT est encore plus d’actualité que la retraite de la Berezina (qui en fait est une victoire de Napoléon contrairement à l’expression du langage courant).
D’une valeur estimée entre 180M€ et 220M€ par le blog à l’époque en se basant sur les déclarations de Diane Galbe,, ce qui faisait déjà 60% de rabais sur le prix d’acquisition, on serait descendu à 93M€.
En effet, La Lettre A annonce ce jour (voir article), que Unify acheté 590M€ par Mr Breton en 2016 a été revendu 93M€ tout récemment et que les négociations exclusives débouchent quasiment sur une cession pour l’Euro symbolique si l’on regarde la valeur d’acquisition de 2016 et l’inflation.
Quant au chiffre d’affaires, il était passé de 1.2Md€ à 550M€ soit 16% de décroissance annuelle. Et ce au 31/12/2022. Peut-être que 2023 S1 était sur la même tendance et/ou l’audit de Due Diligence a révélé des surprises.
On imagine aussi que dans les pertes semestrielles annoncées le 28 juillet, il y a surement une dépréciation additionnelle de Goodwill de 100M€ liée au bradage d’Unify. Une première dépréciation avait été passée au 31/12/2021, mais sur une base de 200M€ de valeur d’entreprise.
Le plus gros fossoyeur d’Atos, finalement, c’est Thierry Breton avec achats ratés sur achats ratés… Il était le bon pigeon à qui les vendeurs refilaient la merde que personne ne voulait. D’ailleurs même Steria a refusé son offre d’OPA amicale en 2014 de peur de terminer en eau de boudin dans les mains de Breton…
COMMUNIQUE DE PRESSE DE L’ACHAT D’UNIFY EN 2016
Communiqué Atos.net: Création d’une offre unique de services intégrés pour les communications unifiées pour optimiser la transformation numérique et les performances opérationnelles
Atos, un leader international des services numériques, a annoncé aujourd’hui avoir finalisé auprès du Groupe Gores et de Siemens l’acquisition de Unify, le numéro trois mondial des solutions de communication intégrées génèrant un chiffre d’affaires annuel de 1,2Md€. Cette acquisition crée une offre de services intégrés unique pour les communications unifiées qui optimisent la collaboration sociale, la transformation numérique et les performances opérationelles de ses clients.
Bezons, 20 janvier, 2016
La transaction a reçu un avis positif des instances représentatives du personnel et l’accord des autorités de la concurrence de l’Union Européenne, des Etats-Unis, de la Russie et du Brésil. Le prix d’acquisition de la totalité du capital d’Unify est de 366 millions d’euros (ajusté du besoin en fonds de roulement). La dette nette est de 48 millions d’euros et le déficit du régime de retraites s’élève à 176 millions d’euros. Ainsi, la valeur d’entreprise est de € 590 millions comme annoncé le 3 novembre 2015 au moment de la signature de la transaction.
Pour rappel, afin de réaliser le plan d’économies prévues pour 2017 (130 millions d’euros en base annuelle), Unify va finaliser son plan de restructuration dont le coût d’élève à 267 millions d’euros. En complément, Unify va entamer, comme prévu, un plan de restructuration supplémentaire pour un coût de 103 millions d’euros, entièrement provisionnés au closing. Les deux plans de restructuration sont totalement financés par les vendeurs.
A compter du 1er février 2016, l’activité Services de Unify (chiffre d’affaires annuel de 0,4 milliard d’euros) est intégrée chez Atos dans Ligne de Services « Managed Services ».
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1er communiqué avant l’accord des autorités de concurrence:
Los Angeles (Etats-Unis), Munich (Allemagne), le 3 novembre 2015
Atos, The Gores Group et Siemens sont parvenus à un accord pour l’acquisition par Atos d’Unify, le numéro trois mondial des solutions de communication intégrées. Cette acquisition devrait permettre à Atos de créer une offre unique de services intégrés pour les communications unifiées et les capacités de traitement en temps réel optimisant la collaboration sociale, la transformation numérique et les performances commerciales de ses clients. La transaction est sujette à l’avis des instances représentatives du personnel et à l’approbation des autorités de la concurrence et autres autorités compétentes. La transaction devrait être finalisée au cours du premier trimestre 2016.
Thierry Breton, Président-directeur général d’Atos, a déclaré : « Le projet d’acquisition d’Unify va permettre d’étendre nos offres de transformation numérique pour nos clients. Nos clients souhaitent des solutions de services uniques et un partenaire de confiance qui puisse répondre à l’ensemble de leurs besoins. L’éventail d’activités d’Unify ainsi que le portefeuille de clients sont parfaitement complémentaires avec les compétences numériques qu’offre actuellement Atos ».
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SI VOUS ESTIMEZ L’ATTITUDE DE LA GOUVERNANCE D’ATOS N’EST PLUS TOLÉRABLE, À SAVOIR UNE DESTRUCTION À PETIT FEU DES CAPITAUX PROPRES D’ATOS, ET LA POSSIBLE FAILLITE DU GROUPE,
alors ADHÉREZ à l’association UDAAC, [l’union des actionnaires d’Atos en colère] et inscrivez-vous sur l’agrégateur d’actions pour comptabiliser notre % du capital “de concert” (cliquez ci-dessous).
L’UDAAC est une association “loi 1901” immatriculée en préfecture, à vocation unique de défendre les actionnaires d’Atos contre la gouvernance qui détruit à petit feu l’entreprise, afin de mandater un cabinet d’avocat spécialisé en défense d’actionnaires pour réaliser des actions auprès de l’AMF, pour inscrire des résolutions à l’AGE de novembre dans le but de destituer Bertrand Meunier et la moitié du board inféodé, bien-entendu, annuler l’augmentation de capital, et surtout d’annuler le chèque de 1 Md€ versé par Atos à Kretinsky pour garder TFCo dans le giron d’Atos.
Si vous êtes suffisamment nombreux à nous rejoindre, et alors que le budget de l’association soit suffisant, nous assignerons individuellement devant les tribunaux Bertrand Meunier et tous les administrateurs individuellement.
Pour cela, il nous faut réunir des fonds pour financer ce combat, car l’argent est le nerf de la guerre. Il y aura des frais d’avocats très importants ! Mais également des frais d’agence de communication pour nous faire entendre. L’UDAAC a un besoin en fonds énorme pour nous assurer la victoire face aux avocats de Meunier qui bien sûr va choisir les plus chers vu qu’il paie avec votre argent !
L’UDAAC propose une participation de 6 cts par actions détenues, montants qui seront gérés méticuleusement par le bureau de L’UDAAC dont le président et le trésorier sont experts-comptables et inscrit au conseil de l’ordre des experts-comptables et travaillent bénévolement pour l’association.
Union Des Actionnaires d’Atos en Colère
Association 1901 immatriculée en préfecture
Je rappelle que pour tout échange d’idées, suggestions, un forum spécifique a été créé : forum.bourse.blog/udaac/
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C’est méchant pour Bull de limiter son apport à notre camarade jaune-orange. Son acquisition a remis sur pied Atos en France, en apportant un portefeuille conséquent de contrats dans le public et la défense. Après, c’est vrai que si Breton ou Meunier avaient acheté le Sahara, aujourd’hui il importerait du sable.