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Bertrand Meunier, président du conseil d’administration du groupe, défend sa stratégie à la veille de l’AG.
À quelques jours d’une assemblée générale sous haute tension, Bertrand Meunier, le président du conseil d’administration d’Atos, veut mettre les points sur les i. Alors que plusieurs actionnaires, emmenés par la société de gestion Sycomore Asset Management, dénoncent une «crise de gouvernance» et «un bilan catastrophique à tout point de vue» pour demander sa révocation et celle de deux autres administrateurs, Bertrand Meunier contre-attaque.
«Je respecte la position des actionnaires et le droit de critiquer lorsqu’il est fondé, assure-t-il au Figaro. Mais Atos fait aujourd’hui l’objet d’une campagne de dénigrement, avec des termes employés qui ne correspondent absolument pas à la situation réelle d’Atos, et qui présente des assertions subjectives comme des vérités objectives.»
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Et de faire valoir les résultats meilleurs que prévu des activités historiques d’infogérance du groupe, regroupées au sein de la future société Tech Foundations à l’issue du plan de scission d’Atos, ou les récents grands contrats passés avec l’UEFA et avec le gouvernement indien pour le développement de deux supercalculateurs. «Atos est le seul fabricant européen de taille mondiale à fabriquer les supercalculateurs nécessaires à faire tourner les moteurs d’intelligence artificielle et à pouvoir entrer en compétition avec des acteurs américains ou chinois», rappelle son président. Or selon lui, le déballage de ces dernières semaines fait un mal inutile à la société. «Ce dénigrement systématique créé une situation contraire à l’intérêt social d’Atos, de ses salariés et de ses clients, et de ses actionnaires, insiste-t-il. Je regrette les conséquences de ce dénigrement sur les salariés et sur les clients. On ne joue pas avec une société qui emploie 110.000 personnes.»
Présenté par Sycomore AM pour un poste d’administrateur indépendant, Léo Apotheker, ancien directeur général des groupes informatiques HP et SAP et actuel administrateur de Schneider Electric, appelait dans un récent entretien au Figaro à «un climat de travail ouvert et contradictoire au sein du conseil d’administration d’Atos, pour exécuter une stratégie articulée de la façon la plus professionnelle et efficiente possible».
«Il n’y a pas de crise de gouvernance chez Atos»
«Il n’y a pas de crise de gouvernance chez Atos, rétorque Bertrand Meunier. C’est justement l’alignement de la gouvernance sur une vision stratégique claire qui a permis le redressement des résultats plus rapide que prévu.» Un redressement encore fragile, qu’il convient de ne pas prendre le risque de casser. «Modifier la gouvernance à un moment aussi crucial serait contraire à l’intérêt social de la société et de toutes ses parties prenantes. Atos a besoin de stabilité et de sérénité pour poursuivre ses efforts de redressements. Or les demandes de Sycomore Asset Management sont en contradiction totale avec cet intérêt. Ouvrir aujourd’hui une crise de gouvernance reviendrait à effacer tous les résultats obtenus», insiste Bertrand Meunier.
Un argument devrait faire mouche auprès d’un certain nombre d’actionnaires. Dans leurs avis publiés le 14 juin, ISS et Glass Lewis, deux agences américaines spécialisées dans le conseil en vote aux actionnaires, recommandent de voter contre les résolutions présentées par Sycomore AM et ses alliés, qui revendiquent plus de 3 % du capital d’Atos. «Il n’y a pas de preuve évidente que le conseil d’administration, qui a été considérablement renouvelé au cours des dernières années, ne fonctionne pas bien», estime ISS.Engagées depuis plusieurs mois, les négociations avec l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky pour le rachat des activités de la future Tech Foundations se poursuivent. «Les discussions avec Daniel Kretinsky sont toujours en cours mais restent incertaines à ce stade, explique Bertrand Meunier. Le conseil d’administration d’Atos ne prendra une décision que s’il y a création de valeur pour les actionnaires et des engagements sur le plan social et convoquerait également une assemblée générale des actionnaires spécifique sur le sujet.» Le groupe a reçu plusieurs marques d’intérêt sur ces activités.
Atos cherche par ailleurs toujours à faire entrer un actionnaire de référence au sein du capital d’Eviden, l’autre société issue du plan de scission en cours, qui regroupera les activités cybersécurité, digital et calcul de haute performance. Destinée à être introduite en Bourse lorsque les conditions de marché le permettront, la société a besoin de moyens financiers supplémentaires pour investir davantage dans ces activités en très forte croissance. En mars, après plusieurs semaines de discussions, le groupe Airbus avait renoncé à entrer à hauteur de 29,9 % du capital d’Eviden.
https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/atos-fait-l-objet-d-une-campagne-de-denigrement-20230623
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