Le fonds CIAM estime que « le marché a été très régulièrement trompé » par la direction au sujet du projet de cession des activités historiques d’infogérance à l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky.
Les actionnaires minoritaires d’Atos ne relâchent pas la pression contre la direction du groupe d’informatique et contre son projet de cession des activités historiques d’infogérance (Tech Foundations) à l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky.
Publié aujourd’hui à 09h34, modifié à 09h47Selon nos informations, le fonds CIAM a déposé une plainte, le 9 octobre, auprès du Parquet national financier (PNF) contre le président de l’entreprise, Bertrand Meunier, et contre X pour « diffusion d’informations fausses ou trompeuses ». Une première plainte avait été déposée, le 22 septembre, toujours devant le PNF, par le fonds Alix AM, pour corruption active et passive. Interrogé, Atos ne fait pas de commentaire.
CIAM, qui détient moins de 1 %, conteste la communication du groupe Atos. « Le marché a été très régulièrement trompé », estime le fonds. En juin 2022, M. Meunier avait annoncé un projet de scission de la société, tout en gardant des liens entre les différentes entités, ce qui a permis au conseil d’administration de « s’assurer un soutien majoritaire des actionnaires » lors de l’assemblée générale du 28 juin 2023, rappelle CIAM.
Mais, un mois plus tard, le 1er août, Atos annonce « un accord relatif à la cession de Tech Foundations à M. Kretinsky », s’étonne le fonds. CIAM se demande aussi pourquoi Atos prévoit désormais deux « augmentations de capital massives pour un montant total de 900 millions d’euros », contrairement à ce qu’avait dit M. Meunier en juin.
Conseil fatidique
Dernier sujet : le prétendu « soutien unanime » apporté par le conseil d’administration d’Atos au projet négocié avec M. Kretinsky. René Proglio, administrateur indépendant du groupe d’informatique mais opposé à ce plan de cession, n’était pas présent lors du conseil fatidique du 1er août : il était dans un avion, comme l’a révélé BFM Business, ce qui n’a pas empêché M. Meunier de maintenir la réunion et de procéder au vote. Caroline Ruellan, autre administratrice indépendante, a démissionné début octobre. Vivek Badrinath avait fait de même dès le 1er août.
D’autres actionnaires minoritaires, réunis dans l’association Union des actionnaires d’Atos constructifs (Udaac), demandent la tenue d’une assemblée générale dans les plus brefs délais, estimant qu’une « recomposition du conseil d’administration n’a jamais été aussi urgente ». Dans un courrier adressé à la direction d’Atos le 6 octobre, l’Udaac se dit prête à demander « cette convocation en justice par l’intermédiaire d’un mandataire ad hoc ». Le cours de Bourse d’Atos a chuté de 55 % depuis l’annonce du projet de cession à M. Kretinsky.
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