En Comité Social et Economique Central, la direction est venue, en grande délégation, essayer de nous convaincre du bien-fondé de la décision prise par le conseil d’administration : vendre la moitié d’Atos au fonds d’investissement tchèque EPEI détenu par Daniel Kretinsky. Devant les mines affligées de nos interlocuteurs, le ton et le fond de leurs discours, pas sûr que les préposés au SAV de cette nouvelle stratégie, plus ineptes que jamais, n’y croient eux-mêmes !
8 Sep, 2023 | Actualités, Restructuration
Pour rappel, l’acheteur potentiel est déjà implanté en France avec les groupes Casino et Fnac, dans la presse avec Le Monde, Libération, Elle, Marianne et Télé 7 jours, après avoir fait fortune en rachetant des centrales à charbon, dont certaines dans l’hexagone. Sans avoir tenu sa promesse d’investir dans des énergies décarbonées…
Quel rapport avec les métiers d’Atos ? Aucun ! On cherche encore les raisons obscures de l’investissement, peut-être le prix dérisoire de l’achat : Tech Foundations serait cédé pour 100 M€, avec 1,9Mds d’engagements financiers portés au passif du bilan (provisions pour les retraites anglaises et allemandes essentiellement). Cela laisse toute la charge de la dette abyssale d’Atos (plus de 5Mds €) à Eviden, ruinant ses chances de développement et de réussites, déjà bien compromises par les résultats annoncés au premier trimestre 2023 !
A moins que l’acheteur ne vise surtout une place au conseil d’administration d’Eviden dont il s’est engagé à acquérir 7,5% du capital, mettant ainsi le pied dans le marché souverain français de productions informatiques destinées aux services publics et à l’armée. Et au passage aussi chez le dernier producteur européen de supercalculateurs…
La direction nous assène « ses » vérités sur cette cession, toutes plus discutables les unes que les autres. Ce serait la finalisation de la scission séparant d’un côté les activités « historiques » du groupe, jugées peu rentables (les salariés de TS dégageant une marge supérieure à 15% apprécieront !), et de l’autre des activités dites prometteuses BDS, HPC et Digital. Ce qui sous-entend que la scission aurait été faite dans le but de vendre ensuite le groupe à la découpe, ce que la direction a toujours nié, la main sur le cœur !
Et que les élus CGT ont toujours craint et dénoncé.
Que dire de la « création de valeur » prévue par l’entrée en bourse d’Eviden, censée permettre la restructuration de Tech Foundations et les investissements dans la nouvelle « pépite » ? Impossible désormais puisque sa société mère (Atos SE qui va devenir Eviden SE) est déjà cotée ! Mensonges, tromperies, dissimulations, langue de bois comme à l’accoutumée.
Et comment croire au « plan de redressement » de Tech Foundations qui utilise les mêmes diagnostics et solutions éculées que l’équipe dirigeante, toujours au pouvoir, nous rabâche depuis des années ? Cela tient plus de la méthode Coué que de la stratégie réfléchie et appliquée !
Les représentants du personnel, et donc les salariés, sont pris pour des imbéciles depuis des années.
Des exemples ? Le projet Spring vanté par des dirigeants malheureusement toujours en poste aujourd’hui et qui le rendent maintenant responsable « d’un immense gâchis organisationnel et financier » !
Exactement ce que vos élus avaient prédit à l’époque, mais pourquoi écouter des gens qui représentent les salariés et le terrain ?
Autre exemple : la vente de Worldline, l’entité la plus rentable du groupe Atos, pour compenser le coût abyssal de l’achat de Syntel (3Mds), un gaspillage à la hauteur de la mégalomanie du PDG de l’époque, Thierry Breton.
Certains dirigeants, notoirement incompétents,
sabordent Atos, d’autres relaient leur discours sans le moindre courage pour s’y opposer !
Les salariés payaient déjà la note avec le gel de leur salaire, aujourd’hui leur emploi est menacé !
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En un an, la direction d’Atos a réussi à emprunter 1,4 milliard € pour sa restructuration, a vendu pour 700 M€ d’actifs comme gages aux banques, a le projet de se séparer de Tech Foundations qui représente la moitié du groupe…. Et prévoit encore des ventes à hauteur de 400 millions, dans ce qui ressemble à une panique financière !
En termes de chiffres d’affaires, la direction aura bradé 62 % de son périmètre initial, pour se ratatiner sur un noyau Eviden, soi-disant porteur de croissances dans le cloud, le digital, la cyber et BDS…
La conclusion s’impose : le groupe Atos n’existe plus !
Les 400 millions encore à sacrifier seront nécessairement pris sur Eviden, puisque toutes les autres activités ont disparu. Là encore, le discours de la direction sur la cohérence et l’unicité d’un périmètre vole en éclats. Quelle sera la prochaine entité vendue ? On ne le sait pas encore, on imagine la direction tenter avec empressement de vendre au plus vite pour éviter la banqueroute…
Il faut nommer les choses : c’est bien un dépeçage du groupe morceau par morceau qui est en train de se commettre avec des raisons obscures et des explications opaques.
Notre travail de représentants du personnel est de partager la réalité d’une situation et de la combattre si elle est néfaste aux salariés.
La direction aime prétendre que la CGT a une communication anxiogène… En la matière, le management a prouvé qu’il est champion toute catégorie !
La destruction d’Atos n’est-elle pas « anxiogène » ?
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SI VOUS ESTIMEZ L’ATTITUDE DE LA GOUVERNANCE D’ATOS N’EST PLUS TOLÉRABLE, À SAVOIR UNE DESTRUCTION À PETIT FEU DES CAPITAUX PROPRES D’ATOS, ET LA POSSIBLE FAILLITE DU GROUPE,
alors ADHÉREZ à l’association UDAAC, [l’union des actionnaires d’Atos en colère] et inscrivez-vous sur l’agrégateur d’actions pour comptabiliser notre % du capital “de concert” (cliquez ci-dessous).
L’UDAAC est une association “loi 1901” immatriculée en préfecture, à vocation unique de défendre les actionnaires d’Atos contre la gouvernance qui détruit à petit feu l’entreprise, afin de mandater un cabinet d’avocat spécialisé en défense d’actionnaires pour réaliser des actions auprès de l’AMF, pour inscrire des résolutions à l’AGE de novembre dans le but de destituer Bertrand Meunier et la moitié du board inféodé, bien-entendu, annuler l’augmentation de capital, et surtout d’annuler le chèque de 1 Md€ versé par Atos à Kretinsky pour garder TFCo dans le giron d’Atos.
Si vous êtes suffisamment nombreux à nous rejoindre, et alors que le budget de l’association soit suffisant, nous assignerons individuellement devant les tribunaux Bertrand Meunier et tous les administrateurs individuellement.
Pour cela, il nous faut réunir des fonds pour financer ce combat, car l’argent est le nerf de la guerre. Il y aura des frais d’avocats très importants ! Mais également des frais d’agence de communication pour nous faire entendre. L’UDAAC a un besoin en fonds énorme pour nous assurer la victoire face aux avocats de Meunier qui bien sûr va choisir les plus chers vu qu’il paie avec votre argent !
L’UDAAC propose une participation de 6 cts par actions détenues, montants qui seront gérés méticuleusement par le bureau de L’UDAAC dont le président et le trésorier sont experts-comptables et inscrit au conseil de l’ordre des experts-comptables et travaillent bénévolement pour l’association.
Union Des Actionnaires d’Atos en Colère
Association 1901 immatriculée en préfecture
Je rappelle que pour tout échange d’idées, suggestions, un forum spécifique a été créé : forum.bourse.blog/udaac/
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Présentation on ne peut plus claire de la situation d’Atos et de l’arnaque intellectuelle que représente son démantèlement.
A noter que parallèlement à celle-ci on a une communication de la CFDT affirmant vouloir se battre pour préserver l’emploi, tout en disant “tout n’est pas mauvais”, mais dont le représentant au CA (Fares Louis) a jusqu’à maintenant voté toutes les décisions.
On remarque bien la différence de discours entre la CFDT, syndicat majoritaire et/car ami de la direction, et la CGT, bien plus lucide sur ce qui se trame.
La réorganisation Spring a couté entre 300 et 400 M€ pour rien, le principal responsable (Y. Tricaud) continue de se la couler douce et s’incruste chez BDS, avec son lot de parvenus et d’incompétents.
Le problème restera donc le même chez Eviden.
La scission est peut-être une opportunité pour Tech Foundations, qui ne sera plus dirigé par ces brèles, mais le Bernard Tapie tchèque promet-il un avenir meilleur aux salariés ? J’en doute…