Le couteau sous la gorge, Atos entre en négociation avec Airbus [LE FIGARO]

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Vente de la cyber et du big data à Airbus, cessions, dette… Atos se démultiplie pour enrayer sa chute.

Atos réussira-t-il à enrayer la spirale infernale en 2024 ? Sauf surprise, l’année en cours devrait être celle du démantèlement pour l’ex-fleuron de la tech. À l’occasion d’un « point de marché » sur sa situation, le groupe présidé depuis octobre par Jean-Pierre Mustier a annoncé mercredi l’ouverture avec Airbus d’une phase de due diligence autour des activités de BDS (Big Data and Security).

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Comme révélé par Le Figaro, avec l’avionneur est revenu en force dans le dossier depuis plusieurs semaines. Il aurait envoyé à Atos une marque d’intérêt valorisant les activités de BDS jusqu’à 1,8 milliard d’euros. Une deuxième marque d’intérêt, d’un acteur non dévoilé, a également été reçue. Selon nos informations, il s’agirait du français Thales. Elle portait sur une partie seulement du périmètre de BDS, contre l’intégralité du côté d’Airbus. Atos, qui confie n’avoir « aucune certitude » que l’opération aboutira, espère franchir une étape décisive d’ici fin mars au plus tard.

La vente de BDS acterait une nouvelle étape dans la dislocation de l’ex-fleuron, après la scission en deux du groupe avec d’un côté Eviden (cybersécurité, big data, digital, cloud) et de l’autre TechFoundation (activités historiques d’infogérance). Ce pôle est promis à un rachat par Daniel Kretinsky, l’opération devant initialement être conclue au deuxième trimestre de cette année. Mais les discussions « prennent plus de temps que prévu », a indiqué mercredi Paul Saleh, directeur financier d’Atos. Celui-ci jugeant là encore qu’il n’y avait « aucune certitude qu’elles aboutissent à un accord ».

La cession à Kretinsky prend plus de temps

Ces deux cessions sont pourtant déterminantes pour la pérennité financière d’Atos. Le groupe fait face à des échéances de dette de 2,25 milliards d’euros d’ici 2025. Dégradé par les agences de notation fin novembre, Atos annonce avoir entamé des négociations avec les banques pour le maintien des financements et l’octroi de refinancement. La direction leur met la pression, insistant sur le fait que si ces négociations venaient à achopper, « le groupe pourrait avoir recours à des mécanismes de protection juridiques », selon Paul Saleh. Interrogé par Le Figaro, le groupe se refuse à préciser s’il songe à demander au tribunal de commerce de nommer un conciliateur ou d’ouvrir une procédure de sauvegarde.

Des négociations aussi variées que complexes qui pourraient ne pas aboutir, des cessions d’actifs supplémentaires, un passage possible au tribunal de commerce… Le « point de marché » n’est pas des plus rassurants. « On reconnaît la patte prudente et impassible de Jean-Pierre Mustier », glisse un banquier d’affaires aux prises dans le dossier.

Manœuvre risquée

Si le dialogue démarre avec Airbus, les négociations avec Daniel Kretinsky sont entamées depuis plusieurs mois. Complexes, elles se poursuivent à la fois sur le prix de vente, le sort de certains contrats, le transfert des passifs d’Atos et, désormais, sur les conditions dans lesquelles le milliardaire tchèque pourrait être libéré de son obligation de participer à l’augmentation de capital initialement prévue pour Eviden.

Atos cherchait initialement à récupérer 900 millions d’euros, dont 200 millions apportés par Daniel Kretinsky. De quoi donner un peu d’oxygène à Eviden. Mais la manœuvre est très risquée, vu le cours de Bourse. Le groupe cherche à en réduire le montant. Les cessions d’actifs, comme BDS à Airbus, pourrait le lui permettre.

Reste à savoir si Eviden pourrait prospérer, une fois coupé de ses activités cybersécurité et big data (BDS). La direction se veut rassurante, jugeant que l’entité pèserait 4 milliards de revenus et plus de 40 000 employés. « Ce serait un groupe positionné sur des métiers en croissance comme le cloud et le digital, mais aussi allégé de ses dettes et qui pourrait à nouveau investir », indique un proche.

OnePoint, un chevalier blanc pour sauver Atos

En attendant, la valse au conseil d’administration d’Atos continue. Trois membres (Valérie Bernis, Aminata Niane, Vernon Sankey), en poste depuis près de dix ans viennent de quitter le navire. Le départ de René Proglio, administrateur depuis 2022, est lui plus polémique. En opposition frontale avec le projet de scission, il a envoyé fin octobre un courrier à l’Autorité des marchés financiers, s’inquiétant des « dysfonctionnements graves » au conseil. Pour les remplacer, Atos a nommé François Mercadal-Delassalles et Jean-Jacques Morin. D’autres mouvements sont à prévoir, d’autant qu’Atos doit faire de la place dans son conseil d’administration à son premier actionnaire, OnePoint. En décembre, ce dernier a réclamé trois sièges au conseil.

https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/airbus-kretinsky-dette-atos-fait-le-point-sur-tous-ses-dossiers-chauds-20240103

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1 Comment on "Le couteau sous la gorge, Atos entre en négociation avec Airbus [LE FIGARO]"

  1. Bref c’est la merde poto, merci la CFDT

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