Le boss de SIEMENS envoit un petit Scud à son fournisseur Atos en utilisant le mot “faillite” [LES ECHOS]

 

Avant-Propos-blog : Extrait d’une interview Des Echos du PDG de Siemens sur le dossier Alstom. Les journalistes en profitent pour leur poser des questions sur le dossier Atos dont Siemens possédaient encore 10% il y a un an et 2 mois, position de laquelle ils sont sortis entre octobre 2022 et décembre 2023.

Le mot “faillite” est évoqué. Y’a que nos deux financiers dans leur tour d’ivoire qui croient encore en leur mandat Ad Hoc totalement inadapté à la situation et à l’encontre total de l’intérêt social prêché si fort.

 

-COPYRIGHTS LES ECHOS-

Atos nous fournit des services. […] Si Atos rencontre davantage de difficultés, que se passera-t-il pour nos activités ?

Par Julien Dupont-CalboThibaut Madelin

Publié le 22 févr. 2024 à 06:38Mis à jour le 22 févr. 2024 à 06:47

Un autre groupe français traverse des turbulences, Atos, auquel vous aviez cédé vos services informatiques en 2010. En tant que client majeur, comment voyez-vous la situation ?

Nous sommes bien sûr inquiets. Les résultats financiers, le cours de Bourse , les changements de gouvernance reflètent une instabilité, tout comme les discussions de cessions. Atos nous fournit des services. Jusqu’à présent, nous ne souffrons pas de la situation en tant que client mais nous nous inquiétons de l’évolution. Si Atos rencontre davantage de difficultés, que se passera-t-il pour nos activités ?

Comment vous préparez-vous ?

Nous cherchons évidemment des alternatives. Je ne serais pas un bon manager si je n’envisageais pas le pire, y compris le scénario d’une faillite d’Atos. Nous transférons certaines activités à d’autres fournisseurs mais je ne veux pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Tant que nous obtenons un bon service, nous continuons.

Pourriez-vous être intéressés par certains actifs d’Atos, comme le calcul haute performance (HPC) issu de Bull ou la cybersécurité, qui intéresse Airbus ?

Non, car ce genre d’actifs ne font pas partie de nos métiers. Il s’agit essentiellement d’équipement hardware. C’est aussi pour cette raison que nous avions vendu nos activités informatiques à Atos à l’époque.

Comment va Siemens quelque temps après son grand big bang et la sortie des activités énergie et santé ?

Nous avons enregistré une troisième année fiscale record d’affilée. Avec 10 milliards d’euros de free cash flow, un niveau historique de prises de commandes… Et la tendance est la même sur le début de l’année. Le groupe va très bien au niveau financier. Mais nous sommes au milieu d’une nouvelle transformation.

C’est une constante depuis 176 ans : Siemens se transforme, encore et encore. Le changement en cours est particulier, car la digitalisation accélère tout. Tout devient une question de technologie et nous plongeons là-dedans.

C’est-à-dire ?

Nous investissons en R&D environ 8 % de notre chiffre d’affaires annuel. En valeur absolue, c’était 6,5 milliards d’euros cette année, plus que n’importe quelle autre société industrielle en valeur et en proportion. Malgré cela, nous avons quand même besoin d’un écosystème de partenaires, parce que même cette somme ne suffit pas à couvrir tous les besoins. Nous avons besoin d’Amazon pour le cloud, de NVidia, de SAP et d’Accenture pour combiner les technologies… Tout le monde a sa place dans cet écosystème qui se met en place.

Les acteurs de la tech voient que nous pouvons faire le lien entre la tech et le monde réel. Nous sommes mieux placés que quiconque pour le faire, et c’est notre stratégie.

Ne craignez-vous pas qu’Amazon, Microsoft ou un autre prennent votre place auprès de vos clients de l’industrie, de l’énergie ou du bâtiment ?

Nous avons eu cette discussion il y a cinq ans, quand Amazon lançait sa plateforme pour l’Internet des Objets (IoT). C’est vrai, leurs spécialistes peuvent collecter et analyser les données, trouver ce qui cloche. Mais après ? Il faut pouvoir aller sur le terrain, sur les lignes de production, pour utiliser les enseignements de ces données. Une usine, ce n’est pas la même chose qu’une application : on ne peut pas se permettre de tester et de refaire s’il y a une erreur.

Les acteurs de la tech voient que nous pouvons faire le lien entre la tech et le monde réel. Nous sommes mieux placés que quiconque pour le faire, et c’est notre stratégie.

Pensez-vous que Siemens Energy peut se relever ?

Oui ! Leur coeur de métier, qui comprend les turbines à gaz et l’équipement de réseaux, va très bien. Il faut investir dans les centrales à gaz pour compenser l’arrêt des centrales à charbon et l’intermittence des énergies renouvelables. Il y a par ailleurs un manque d’investissement en Allemagne et ailleurs dans les réseaux électriques. Siemens Gamesa va régler les problèmes qui sont apparus sur les éoliennes terrestres . Cela va prendre du temps mais ils ont de bons ingénieurs.

Vous avez vendu au bon moment…

Les fondamentaux entre nos activités devenaient de plus en plus éloignés, en termes de croissance, de risque, etc. C’était le moment de prendre du champ. Car dans le cas contraire, nous n’aurions pas assez investi. Ce n’était pas une décision facile.

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Son parcours

Trente ans de maison, et quatorze postes. Après un doctorat de physique sur la supraconductivité, Roland Busch, 59 ans et une taille imposante, est entré chez Siemens au début des années 1990, à la R&D. Il a franchi toutes les étapes, passant par mille fonctions, de plus en plus importantes, jusqu’à prendre la direction générale il y a trois ans. Bourreau de travail, patron centriste et accessoirement guitariste amateur, il est origine d’Erlangen, au nord de Nuremberg.

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Son actualité

Il a assuré début janvier la keynote d’ouverture du dernier CES de Las Vegas, où il a parlé de la manière dont les jumeaux numériques des usines peuvent bénéficier des dernières percées de l’IA. Roland Busch pilote un groupe en pleine numérisation, recentré après plusieurs spin-off (la santé, l’énergie, les semi-conducteurs…) sur trois métiers : le ferroviaire, les infrastructures intelligentes et l’industrie 4.0.

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Julien Dupont-Calbo et Thibaut Madelin

https://www.lesechos.fr/industrie-services/industrie-lourde/siemens-pourrait-tout-a-fait-imaginer-acheter-certaines-activites-dalstom-2077872

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