La dette nette zéro pour Thierry Breton, c’est à dire quand ça l’arrange. Une année parmi les 11 où il a été à la tête d’Atos, alors que la logique voudrait que l’on regarde la dette nette à son départ d’Atos.
Aussi, le blog a le plaisir d’accueillir un nouveau personnage Atos, Monsieur “Super-Menteur Breton”.
Décidément cette interview d’un Thierry Breton crispé comme jamais, attitude au passage très bizarre pour quelqu’un qui n’aurait rien à se reprocher, n’est toujours pas digérée de mon côté. Surtout avec ce que je sais.
Parmi les nombreuses idioties racontées par Thierry Breton, il y en a une qui conforte l’adage “plus le mensonge est gros, plus ça passe”, c’est cette histoire de la dette nette qui aurait été à zéro au moment de son départ.
Certes, Thierry Breton n’est plus tout jeune, et reconnaissons à son crédit que pour quelqu’un qui aura 70 ans dans un an, il est encore très actif.
Mais pour quelqu’un qui voudrait prendre la présidence de l’EU, il y aurait photo à l’arrivée avec Joe Biden niveau trous de mémoire.
Regardons les vrais chiffres de la dette nette laissée par Thierry Breton et non pas ceux de sa mémoire sélective : (remerciements à LA LETTRE A pour le graphique qui nous a fait gagner une heure à éviter de reprendre les 10 derniers DEU)
Sachant que les 2 exercices 2018 et 2019 sont des exercices “Breton”. Le fait que Thierry Breton soit parti à l’EU en novembre n’enlève pas le fait qu’il est responsable de l’exercice fiscal 2019.
En 2018, la dernière année fiscale avant son départ, la dette nette était à son plus haut, 2872M€ et pour la dette globale 5418M€ (DEU 2018). On est très loin de la dette zéro annoncée.
Et l’année de son départ, c’est à dire 2019 moins novembre et décembre, la dette nette est aussi très élevée, un peu moins que 2018 car Atos a vendu 9% de titres Wordline sur une capitalisation à 10Md€, donc ça a fait une rentrée de cash d’environ 900M€. Sans la vente des 9% de Worldline, la dette nette serait similaire l’année du départ de Thierry Breton
Or comme Dette Nette = Dette globale – cash, cette apparente réduction de la dette nette en 2019 n’est due qu’à un appauvrissement de l’actif. Quel que soit l’interprétation que l’on fait des “si”, on est très très loin de la zéro dette nette dans l’interview de LCI.
Donc, il faut remonter 3 exercices en arrière pour dire que la dette nette est positive, Monsieur Super-Menteur. Et encore…
Pourquoi ce “et encore” ?
Je sais de source ULTRA SURE, que Thierry Breton pratiquait aussi le Reverse factoring, donc le cash était à un niveau artificiellement élevé. Hors Reverse Factoring (qui est une technique financière augmentant la cash de manière ARTIFICIELLE, il faut donc retourner à l’exercice fiscal 2014 pour avoir une dette nette positive soit 2014.
Et que s’est-il passé en 2014 ? Thierry Breton a mis en bourse 23% de Worldline et il y donc eu une rentrée de 1Md€ dans les caisses. Sans la rentrée de Worldline élément exceptionnel et pas très intelligent, vu le potentiel de la monétique à cet époque, et hors reverse factoring qui est une pratique très limite, la dette nette est positive seulement en 2012. Donc très très longtemps avant son départ…
Et l’année de son départ, c’est-à-dire 2019 moins novembre et décembre, la dette nette est aussi très élevée, un peu moins que 2018 car Atos a vendu 9% de titres Wordline sur une capitalisation à 10Md€, donc ça a fait une rentrée de cash d’environ 900M€. Sans la vente des 9% de Worldline, la dette nette serait similaire l’année du départ de Thierry Breton
Or comme Dette Nette = Dette globale – cash, cette apparente réduction de la dette nette en 2019 n’est due qu’à un appauvrissement de l’actif. Quel que soit l’interprétation que l’on fait des “si”, on est très très loin de la zéro dette nette dans l’interview de LCI.
Je rappelle que en 2019 Thierry Breton voulait déconsolider Worldine qui valait au moment de la décision 9Md€.
Il y avait 2 solutions : mise sur le marché de 22% de Wordline, par construction d’un carnet d’ordre accéléré, et Atos récupérait 2.3Md€ environ et aurait pu en effet, ramener sa dette nette à un niveau proche de zéro.
Autre solution, aller dans le sens inverse de Mustier, vous savez la phrase : “Mon but est de privilégier l’intérêt social, les employés, les clients, les créanciers et les actionnaires, ET, dans cet ordre-là.“
Thierry Breton n’a pas la même vision que Mustier. Lui, il nous l’a fait à l’envers (pour ceux qui connaissent cette expression).
Ce sont les actionnaires qui ont eu droit aux 25% de Worldline à titre de dividende au mépris de l’endettement de la boite, soit 23€ par action Atos. Thierry Breton en possédait 600 000M€, soit un auto-cadeau de 14M€, et boom comme par hasard, un mois après comme il va candidater à l’EU, il les vends quasi immédiatement après les avoir reçu pour ne pas être en conflit d’intérêt.
Sauf que au moment de son grand oral, Thierry Breton n’est PAIS commissaire. Donc il n’y a PAS de conflit d’intérêts.
Il lui suffisait de dire “chers députes, si vous me faites l’honneur de me choisir, je m’engage dans les 15 jours après mon élection à céder toutes mes actions Atos et Worldline et à le faire constater par un greffier de la commission.”
Ca aurait été logique vous ne trouvez pas ?
Là non, pas encore élu, il est super pressé de tout vendre, comme par une espèce de peur qu’Atos et Worldline baissent significativement après son départ. Donc il arrive devant le grand oral “à poil”, préalablement délesté de toutes ses actions Worldline et Atos.
Maintenant chers lecteurs, je vous pose une question. Comme serait Atos aujourd’hui si ces 2.3Md€ s’étaient retrouvés dans les caisses d’Atos au lieu de se trouver dans les poches des actionnaires en général et de Breton en particulier ?
Avec un endettement réduit de 50% n’est-ce pas ??
Pas forcément, c’est dur de réécrire l’histoire, mais à mon avis Meunier les aurait dépensé dans des acquisitions merdiques et surpayées. Mais on serait légitime de se dire, que sans cette phrase Mustier Reverse, Mon but est de privilégier des actionnaires, des créanciers, les clients, les employés, l’intérêt social” Atos aurait une dette de 2.350M€ au lieu de 4.700M€.
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