Syntel est surtout connu pour son procès.
Syntel c’est avant tout l’achat le plus stupide et le plus couteux de Thierry Breton, voté par Bertrand Meunier et Mme Colette Neuville qui vient nous faire sa petite leçon de morale dans les Echos.
Syntel c’était zéro brevets, zéro logiciels, mais un réseau d’ingénieurs indhous premium qui permettait de vendre des apps avec une très grosse marge. 25% en 2017. Le protocole a été signé en juillet 2018 et au 31/12/2018 la MOP avait déjà perdu 1% à 24%
Lors que Syntel a éé acheté, ça faisait $960M€ de CA, soit 900M€ de CA et ça a été payé presque la moitié de la capitalisation boursière d’Atos de l’époque.
En Euros ça faisait 3.2Md€. Dans ces 3.2Md€ il y avait 2400M€ de Goodwill qui ont été intégré dans les comptes d’Atos. On ne sait pas grand chose de ce goodwill, on sait simplement que en 2021, sur toute l’amérique du nord, il y a eu une dépréciation de Goodwill de 600M€. Partons du principe qu’une partie est liée à l’activité Xerox et que 500M€ sont liés à l’activité Syntel.
Il reste maintenant 1900M€ de Goodwill dans les comptes.
Quelle est la valeur aujourd’hui de Syntel. Le dernier CA connu est de $881M$ en 2021 Compte tenu du rythme de décroissance, on peut estimer le CA 2022 à $820 soit 800M€. Quand à la MOP, elle est passée de 24% à 18%.
Je rappelle que le savoir faire de Syntel, c’est la maitrise d’un réseau de 19 000 ingénieurs inhous en offshore. Depuis juillet 2018, deux grosses sociétés indiennes, Tata (TCS) et Infosys, respectivement n°1 et n°2 des ESN indiennes ont ouvert des agences aux USA. En parallèle les concurrents ont développé leur propre réseau offshore. Même si le réseau d’ingénieur de Syntel reste de qualité, pour faire face à 3 facteurs qui sont l’augmentation des salaires en inde, l’augmentation de la pression concurrentielle des ESN indiennes et l’augmentation de la pression concurrentielle des ENS américaines avec un réseau offshore, pour maintenir son avantage compétitif, Syntel a du baisser ses prix.
En 2023, selon mes informations imparfaites et à vérifier, on serait sur 800M€ et 17.5% de MOP. Soit environ 120M€ d’Ebit avec un multiple de 10 ce qui nous ferait 1200M€. Donc 2Md€ de dépréciation à passer. 500M€ déjà passée, reste donc 1500M€ de Goodwill à déprécier sur les 1900M€ restant.
Les capitaux propres sont de 3100M€ au 31 juin. En enlevant 400M€ minimum de perte opérationnelle sur le semestre – 600M€ de perte minimale pour dépréciation de TFCo ET les fameux 1400M€ de Goodwill-Syntel, cela nous fait donc des capitaux propres de 700M€. On est pas encore à zéro, mais le moindre franchissement de ligne blanche et on s’y rapproche…
Et pourtant, Syntel c’était pas censé faire du bien ou ça fait mal ? 😀
SOURCES GOODWILL : DEU Atos SE 2021.
En 2022 pas de dépréciation de Goodwill en Amérique du Nord.
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SYNTEL a été payée environ 3 fois son prix réel, il y a 2Mds€ de provisions supplémentaires à passer pour écart d’acquisition…
Pour les tests de Goodwill, on regarde en général plutôt les cashflow futur actualisés que des multiples d’EBIT. Cela noirci un peu moins la photo.
Dans ce cas là, le gros de la valorisation est souvent dans la valeur terminale (En considérant 800M€ à 20% d’Ebitda (sur une ESN à priori, EBITDA quasi égal à MOP) avec 3% de taux d’inflation à l’infini et un WACC de 10/12% on arrive à une range de VE grossière de 1,8/2,3MM€. On serait plutôt sur une dépréciation de 0,5/1MM€. En faisant un vrai business plan, il y a la possibilité d’améliorer la photo.
j’aimerais que Syntel vaille 2Md€, mais dans ce cas tous les problèmes d’Atos seraient résolus. Il suffirait de vendre Syntel et une petite partie de la cyber et le groupe serait renfloué et la restructuration de TFCo financée.