Le véritable combat se joue là. À cette table.
Le final two, c’est quand à la table finale des 9 jours de poker, il ne reste plus que 2 joueurs, dont le gagnant remporte le tournoi.
Un document de l’Union européenne est arrivé validant le “deal Kretinsky” avec une date de dépôt du 16 novembre. C’était donc signé et quasi fait.
Puis Layani a demandé une remise, probablement en “menaçant” de ne pas voter la cession, si remise il n’y avait pas.
D’après des informations venant des réunions Udaac, Layani aurait dit préférer garder TFCo au prix actuel que le vendre bradé.
La future direction de TFCo et malheureusement les mauvaises langues vont dire qu’elle est composée de personnes bénéficiant d’importants incentives une fois le rachat conclus, pense, elle, que la possible insolvabilité d’Atos serait problématique pour les contrats en cours de négociations, voir faire fondre comme neige au soleil le book to bill.
Il n’y donc que 2 solutions :
1/ signer l’accord et le valider très rapidement en AG, ça peut être fait mi-février, mais Layani votera non. D’autant que l’augmentation du prix de vente de TFCo n’est pas le seul grief contre Atos, il veut 3 sièges au board et n’en a obtenu zéro. Si David Layani avec une faible participation vote non, les PP opposés à la vente de TFCo vont voter non aussi.
Résultat des courses. Daniel Křetínský mettra fin aux transactions.
2/ signer l’accord et le valider en conciliation. Par contre s’il y a l’ouverture d’une conciliation, quel sera l’effet sur le cours, -30, -40%… En effet, pour ouvrir une conciliation, il faut qu’un évènement prévu ou prévisible, fasse que la société risque de se trouver en cessation de paiement. Souvent (mais pas toujours, et ce serait à priori pas le cas ici) la conciliation est suivi d’une sauvegarde. De quoi faire peur au marché.
Kretinsky, Layani, Kretinky, Layani… Ça ne doit pas être simple dans les neurones de Jean-Pierre en ce moment. Ça doit lui rappeler les pires moments de la semaine du débouclage des positions de Jérome Kerviel 😀 (désolé Mr Mustier si vous me lisez, j’ai cédé à la facilité).
Pourquoi un têtu et un optu ?
Le têtu c’est Kretinsky, mais assez logique. Redresser TFCo reste à ce stade un pari et il faut que l’ardoise soit minime si le pari échoue. Nourdine Bihmane est talentueux et engagé, mais ça n’est pas un mage. D’après mes contacts internes, il reste un gros travail à TFCo.
Kretinsky veut faire un coup de fusil, mais acheter au prix, ça ne l’intéresse pas; on lui propose 10 deals similaires par an.
L’obtu c’est Layani. Il ne comprend pas la psychologie de Kretinsky. Pourtant, David a l’air fin et psychologue. Il veut forcer Kretinsky à acheter TFCo au prix normal alors qu’il n’y a pas d’autres acheteurs et que ça n’intéresse pas Daniel au prix normal.
Derrière, il y a Jean-Pierre l’arbitre. Il peut décider de passer outre David, mais à l’AGO de mai, avec le poids actionnarial de David, il peut se faire révoquer si David montre à 14/15% en fédérant 4 à 5% d’autres actionnaires.
Voilà le cœur de l’énigme. Jean-Pierre Mustier peut passer outre David et favoriser Daniel, mais il serait révoqué en mai. Mais s’il déroule le tapis rouge à David, il peut aussi être révoqué en mai, si David décidait de monter un peu au-dessus de 15% et David deviendrait Calife à la place du Calife.
Mais il reste une solution. Que Jean-Pierre fasse All-in et dilue David via une AK passée en conciliation. Sa côte mon à JP, et personne en comprend le jeu de David pour l’instant, donc l’arbitre du duel sera finalement JP.
Selon mon intuition et quelques discussions, la négociation Airbus entrera dans le vif du sujet après la fin du duel Daniel-David. Ce serait une question de jours et Daniel serait lassé et prêt à se coucher (lâcher-prise) et laisser TFCo à David plutôt que de baisser le prix.
Tout le monde le sait, au poker il faut savoir parfois se coucher pour gagner.
Je vous rappelle que c’était le scénario de mon tout premier plan Layani 1.0. Forcer Atos à garder TFCo pour récupérer un gros bout de Digital afin de financer la restructuration de TFCo. C’est peut-être ce qui est en train de se réaliser.
En tout cas, je ne vois pas le suspense se prolonger au-delà d’une dizaine de jours. Peut-être la décision est-elle déjà prise, mais que ça faisait trop de choses à annoncer le même jour…
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Si votre conclusion … se concluait, on en reviendrait au scénario que préconisait Rodolphe Belmer c’est à dire vente des activités BDS et maintien du reste soit Tech foundations + Digital, non ?