Il y a un vieil adage qui dit que le ridicule ne tue pas. Si c’est ça la finance institutionnelle, hurler dans un pilier de signalisation en plastique, alors je préfère gérer mes sous moi-même !
Article du point de 2019 sur le fonds CIAM.
Elles se concentrent sur la gouvernance, la rémunération mais jamais sur la stratégie. Elles ont une communication agressive et se foutent des réponses qu’on peut leur donner »,
s’emporte une de leurs victimes. « Elles ne sont pas si agressives que ça ! Et c’est moi qui vous le dis, moi qui suis très agressif, tranche Guy Wyser-Pratt, de New York, connu pour ses incursions dans le capital du chausseur André, de Lagardère… En France, contrairement à ce qui se pratique aux Etats-Unis, il faut être diplomate, sinon les autorités de tutelle vous tombent dessus. » CIAM et Wyser-Pratt s’étaient déployés côte à côte contre le Club Med et avaient également assiégé ensemble Euro Disney. Sur ce dossier, Wyser-Pratt est leur relais de luxe aux Etats-Unis, où il fustige la gouvernance de la maison mère Walt Disney, qui souhaite reprendre le contrôle de l’entité française. Rebelote : une bataille juridique pour CIAM et une offre d’achat revue à la hausse. « Elles présentent cela comme des succès, mais cela relève de la chance ou de coïncidences », balaie un opposant.
Fonds CIAM : les terreurs des grands patrons
Spécialistes des fusions-acquisitions et activistes, Anne-Sophie d’Andlau et Catherine Berjal s’attaquent aux plus grosses entreprises françaises.
Par Béatrice Parrino
Temps de lecture : 10 min
Surtout rester calme… Toutes ces boîtes à déballer… Remplies de milliers de bulletins de vote à recompter… Surtout rester calme… Denis Kessler essaie, oui. Le charismatique PDG du réassureur Scor, ancien vice-président du Medef et inlassable partisan de l’économie de marché, est tel un volcan actif : il frémit, bouillonne à l’intérieur. Il y a quelques jours, un de ses « actionnaires mécontents » l’a sommé de procéder à un nouveau comptage des votes répondant aux résolutions 4 et 5 présentées lors de l’assemblée générale du 26 avril, celles qui soumettaient à l’approbation des actionnaires sa propre rémunération pour les années 2018 et 2019 (soit 2,4 millions d’euros, rémunération variable incluse). Ces résolutions ont été approuvées mais avec environ 54,5 % des voix. Ce qui n’est pas un plébiscite mais semble laisser, malgré tout, une confortable marge avant l’invalidation pure et simple du chèque annuel de Kessler. « Détrompez-vous ! Les votes par correspondance se font manuellement et passent par plusieurs intermédiaires, surtout pour les actionnaires étrangers. Les erreurs, ça arrive », tente de convaincre Catherine Berjal, à l’origine de cette fastidieuse requête de recomptage. Depuis septembre, la présidente du fonds CIAM, détentrice de 1,08 % des actions de Scor, mène la vie dure à Denis Kessler avec sa complice et associée Anne-Sophie d’Andlau.
QU’EST-CE QU’UN ACTIVISTE ?
C’est un actionnaire qui détient une petite position dans le capital d’une entreprise cotée et qui fait valoir ses droits pour influencer les dirigeants afin d’orienter le cours à la hausse. Il peut interpeller directement le management, passer par des campagnes de presse ou encore présenter des résolutions en assemblée générale.
Par le biais de leur fonds, Catherine Berjal (50 ans) et Anne-Sophie d’Andlau (46 ans) acquièrent des actions d’entreprises cotées qui sont déjà engagées dans un processus de fusion ou qui constituent une proie enviable pour de possibles prédateurs. Et c’est là qu’ensuite « cela devient amusant », dixit un de leurs proches : une fois entrées dans la place, même si elles ne détiennent qu’une toute petite part du capital, elles mettent sous pression le management de l’entreprise – sans hésiter à le tancer sur les rémunérations et la gouvernance – pour faire monter le cours de l’action. Les deux femmes se définissent comme « activistes », cette nouvelle race de financiers qui sévissent depuis quelques années sur le marché français et qui transforment en chemin de croix la vie de dirigeants et/ou propriétaires : il y a le fonds Amber, qui enquiquine Arnaud Lagardère depuis des années, ou encore Elliott, qui défie Alexandre Ricard chez lui… Denis Kessler, lui, a droit donc à CIAM. Dont la particularité, en plus d’être gérée par des femmes, est d’être basée en France. Car des « activistes » installés à Paris, cela ne court pas les rues.
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C’est le nombre de campagnes activistes en cours menées par CIAM. Une seule est publique : Scor. Les deux autres – l’une en France, l’autre en Belgique – se jouent pour l’heure en silence.
Executive women. Catherine Berjal et Anne-Sophie d’Andlau semblent sortir d’une de ces séries américaines qui font la part belle aux executive women, avec une garde-robe sobre et classique et des caractères conquérants, dans un milieu – la gestion d’actifs – presque exclusivement masculin. Les deux dirigeantes ont leurs bureaux à Paris mais ne s’en cachent pas : leurs trois fonds ne sont pas domiciliés dans l’Hexagone. « Les investisseurs n’aiment pas placer de l’argent en France, car ils ont peur d’une fiscalité changeante. Nous avons donc deux fonds au Luxembourg, qui atteignent en tout 600 millions d’euros. Depuis peu, nous en avons un troisième qui est enregistré dans les îles Caïmans et qui pèse déjà 50 millions d’euros. Cela devrait nous permettre d’attirer plus d’investisseurs américains », détaille Anne-Sophie d’Andlau. Soit, en tout, une force de frappe de 650 millions. Ce qui est beaucoup en soi, mais reste bien modeste dans cet écosystème.
C’est malgré tout suffisant pour 1/ exaspérer des PDG stars de l’establishment parisien, 2/ braquer les projecteurs sur une entreprise qui n’a rien demandé, 3/ devenir des interlocutrices des médias et des politiques. Le député Eric Woerth lance une mission parlementaire sur l’activisme financier ? Il commence par rencontrer Berjal et d’Andlau. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, songe à encadrer l’activisme ? Elles lui écrivent illico pour être reçues par son cabinet. C’est chose faite. « On a, avec le Brexit, l’occasion de faire revivre la place financière de Paris et de lui donner le rôle qu’elle mérite. Ne nous tirons pas une balle dans le pied en ajoutant de la régulation. Les investisseurs étrangers n’apprécieraient pas », avance Anne-Sophie d’Andlau.
Fonds. L’opiniâtreté du duo a de quoi agacer ou séduire. Si leurs chemins se croisent une première fois en 2003 – l’une (d’Andlau) travaille alors chez Systeia, un hedge fund français, l’autre (Berjal) à BNP Paribas -, elles décident de monter leur fonds en 2009. Elles prévoient de se lancer avec une mise de 15 millions d’euros. Le jour J, elles n’en auront rassemblé que 10, mais elles foncent quand même. « Nous étions peut-être un peu inconscientes, mais nous avons pris le risque. On s’est dit : on sait faire ce métier, alors on va y arriver », se rappelle Catherine Berjal.
Les premiers mois de l’aventure se déroulent sans accroc. Jusqu’à ce que la crise grecque vienne ralentir les opérations de fusions-acquisitions des grands groupes. Pour compliquer leur tâche, l’un de leurs premiers investisseurs, un fonds de pension néerlandais, tente de se mêler de leurs affaires. Elles font le pari fou de rompre avec lui et de redémarrer de zéro. Nous sommes en 2013. Quatre ans déjà qu’elles sont entrepreneuses, et elles ne se sont toujours pas versé 1 euro de salaire, paient leurs frais professionnels avec leurs deniers personnels, choisissent une moquette « vraiment pas terrible, mais bon marché », pour leurs bureaux du boulevard Haussmann, à Paris, au loyer bien négocié – 5 000 euros pour 150 mètres carrés. Elles remontent un nouveau fonds, toujours spécialisé dans les fusions-acquisitions, mais qui comprend cette fois-ci une part d’activisme, « axé sur la mauvaise gouvernance des entreprises ». En d’autres termes, elles sont prêtes à s’exprimer tout haut pour pointer des anomalies de fonctionnement et ainsi spéculer sur le prix annoncé lors d’une OPA.
Beau monde. André François-Poncet (président du directoire de Wendel) entre au capital de leur société de gestion et leur présente du beau monde. Les investisseurs qui leur font confiance sont des fondations, des institutions, mais aussi des fortunes familiales, dont des françaises. Les deux financières ont des parrains, des amis qui se chargent de faire leur publicité auprès du monde financier. Il y a par exemple le très respecté Xavier Rolet, ancien patron de la Bourse de Londres, qui connaît bien Anne-Sophie d’Andlau pour l’avoir côtoyée quand il était chez Lehman Brothers. « Le courage est une qualité très rare dans les affaires, surtout en Europe. Elles en ont », souligne celui qui, désormais à la tête d’une société de gestion d’actifs, leur glisse parfois quelques conseils.
Appuyée par une équipe d’une dizaine d’analystes, de tradeurs et d’experts, Anne-Sophie d’Andlau structure l’organisation, lève des fonds à travers le monde, rassure les investisseurs ; Catherine Berjal est celle qui prend les décisions ultimes en matière d’investissement. Et c’est elle qui va au contact des entreprises ciblées, chatouille les mollets des dirigeants… Un caractère de feu développé pendant ses années en salle des marchés à Paris – quand la criée existait. Qu’elle exerce régulièrement, comme cette fois où, le 27 février 2014, elle vient plaider sans avocat contre le Club Med et son célèbre conseil, Jean-Pierre Martel. Du jamais-vu dans cette magnifique salle de la cour d’appel de Paris à l’atmosphère compassée. Elle conteste l’équité de l’offre déposée en juin 2013 par Axa Private Equity (devenu depuis Ardian), le conglomérat chinois Fosun et le management du groupe au prix de 17,50 euros par action. C’est la première campagne activiste de CIAM. Elle va marquer les esprits et déclencher indirectement la plus grande bataille boursière de la place de Paris. Car, si la cour d’appel rejette le recours, l’AMF rouvre l’offre – les conditions de marché ayant changé en un an. S’ensuit une surenchère entre l’Italien Andrea Bonomi et Fosun, qui, fin 2014, propose 24,60 euros par action, soit une prime de 40 % par rapport à l’offre initiale. C’est le jackpot pour les actionnaires, et pour CIAM en particulier !
Agressives. « C’est facile de dire “ce n’est pas assez cher payé”. Elles se concentrent sur la gouvernance, la rémunération mais jamais sur la stratégie. Elles ont une communication agressive et se foutent des réponses qu’on peut leur donner », s’emporte une de leurs victimes. « Elles ne sont pas si agressives que ça ! Et c’est moi qui vous le dis, moi qui suis très agressif, tranche Guy Wyser-Pratt, de New York, connu pour ses incursions dans le capital du chausseur André, de Lagardère… En France, contrairement à ce qui se pratique aux Etats-Unis, il faut être diplomate, sinon les autorités de tutelle vous tombent dessus. » CIAM et Wyser-Pratt s’étaient déployés côte à côte contre le Club Med et avaient également assiégé ensemble Euro Disney. Sur ce dossier, Wyser-Pratt est leur relais de luxe aux Etats-Unis, où il fustige la gouvernance de la maison mère Walt Disney, qui souhaite reprendre le contrôle de l’entité française. Rebelote : une bataille juridique pour CIAM et une offre d’achat revue à la hausse. « Elles présentent cela comme des succès, mais cela relève de la chance ou de coïncidences », balaie un opposant.
DANS L’ŒIL DE BERCY
Le ministère de l’Economie et des Finances « enquête » sur les fonds activistes. Début avril, Bruno Le Maire (ci-dessus) a affirmé en marge d’une réunion à Bucarest : « Je réfléchis à de nouveaux instruments nationaux qui devront nous permettre de résister mieux à ces fonds activistes. » En parallèle, une mission parlementaire, menée par Eric Woerth (ci-dessous), procède à des auditions sur ce sujet.
Rendement. Il y a encore peu, le fonds apparaissait sous son nom in extenso, « Charity Investment Asset Management », ce qui leur a valu de multiples railleries. Depuis quand les financiers sont-ils charitables ? Inspirées par le fonds anglais TCI, elles reversent l’équivalent de 10 % de leur chiffre d’affaires à des œuvres caritatives. Catherine Berjal et Anne-Sophie d’Andlau connaissent toutes les accusations portées contre elles : « Court-termistes, bras armé d’on ne sait qui, déstabilisatrices… » Ce à quoi elles répondent : « Nous sommes là pour déterminer le juste prix. » Et ce n’est pas un jeu. Les entreprises Zodiac, Canal +, Altice ou le groupe de cosmétiques Alès (Lierac), qui ont eu à se frotter à elles, le savent bien. « Ce n’est pas la technique qui fait la différence. C’est la personnalité. Elles savent se bagarrer, oui, et elles savent aussi prendre des décisions très fortes », souligne Didier Le Ménestrel, fondateur de la société de gestion La Financière de l’Echiquier, qui a tenté de rentrer au capital de CIAM.
Le duo féminin vient de mettre à jour sa position chez Renault (moins de 1 %), acquise il y a un an, pour fustiger la proposition d’achat de Fiat et patiente désormais en attendant un potentiel nouvel acquéreur. Parfois, leurs campagnes ne créent pas d’étincelles médiatiques, car les cibles jouent leur jeu et tentent de les amadouer. « Prenez le PDG du groupe alimentaire Ahold Delhaize. Il nous a écrit directement et a proposé de se déplacer dans nos bureaux pour discuter. C’est la bonne attitude à avoir », précise Catherine Berjal. Anne-Sophie d’Andlau : « Il ne faut pas tomber dans l’émotionnel. C’est l’erreur que font certains et ils oublient de se concentrer sur les faits. » Le taux de rendement annoncé de leurs fonds est séduisant : 11 % en moyenne ces cinq dernières années. Mais, face aux investisseurs, Scor s’applique à démontrer qu’il est plus rentable de s’offrir directement des titres de son entreprise (dont le cours a explosé sous l’effet Kessler) que de passer par CIAM pour gagner de l’argent sur son dos. A la guerre comme à la guerre.
https://www.lepoint.fr/economie/le-fonds-ciam-enerve-les-grands-patrons-13-06-2019-2318686_28.php
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SI VOUS ESTIMEZ L’ATTITUDE DE LA GOUVERNANCE D’ATOS N’EST PLUS TOLÉRABLE, À SAVOIR UNE DESTRUCTION À PETIT FEU DES CAPITAUX PROPRES D’ATOS, ET LA POSSIBLE FAILLITE DU GROUPE,
alors ADHÉREZ à l’association UDAAC, [l’union des actionnaires d’Atos en colère] et inscrivez-vous sur l’agrégateur d’actions pour comptabiliser notre % du capital “de concert” (cliquez ci-dessous).
L’UDAAC est une association “loi 1901” immatriculée en préfecture, à vocation unique de défendre les actionnaires d’Atos contre la gouvernance qui détruit à petit feu l’entreprise, afin de mandater un cabinet d’avocat spécialisé en défense d’actionnaires pour réaliser des actions auprès de l’AMF, pour inscrire des résolutions à l’AGE de novembre dans le but de destituer Bertrand Meunier et la moitié du board inféodé, bien-entendu, annuler l’augmentation de capital, et surtout d’annuler le chèque de 1 Md€ versé par Atos à Kretinsky pour garder TFCo dans le giron d’Atos.
Si vous êtes suffisamment nombreux à nous rejoindre, et alors que le budget de l’association soit suffisant, nous assignerons individuellement devant les tribunaux Bertrand Meunier et tous les administrateurs individuellement.
Pour cela, il nous faut réunir des fonds pour financer ce combat, car l’argent est le nerf de la guerre. Il y aura des frais d’avocats très importants ! Mais également des frais d’agence de communication pour nous faire entendre. L’UDAAC a un besoin en fonds énorme pour nous assurer la victoire face aux avocats de Meunier qui bien sûr va choisir les plus chers vu qu’il paie avec votre argent !
L’UDAAC propose une participation de 6 cts par actions détenues, montants qui seront gérés méticuleusement par le bureau de L’UDAAC dont le président et le trésorier sont experts-comptables et inscrit au conseil de l’ordre des experts-comptables et travaillent bénévolement pour l’association.
Union Des Actionnaires d’Atos en Colère
Association 1901 immatriculée en préfecture
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