PRÉFACE
Mustier, tel Naouri il y a 9 mois, aurait capitulé et appuyé sur le bouton “Game Over” comme l’expliquait le blog encore récemment, à savoir que c’était une ineptie de s’acharner à sauver l’action, là où il s’était engagé à sauver la société, les employés et les clients.
L’info sera communiquée à priori ce lundi à 8H00 en même temps que l’annonce que le groupe va demander soit une conciliation mais plus probablement une sauvegarde selon Challenges, car il est urgent pour Atos d’obtenir des délais de paiement de ses fournisseurs créanciers face à une trésorerie exsangue et un recours à l’affacturage client déjà au maximum.
Régis Soubrouillard de Challenges confirme les propos du blog que Daniel Kretinsky aurait fait savoir tant à Hélène Bourbouloux qu’à Bercy qu’il comptait déposer une offre sur le groupe Atos hors BDS et à fortiori hors toute activité souveraine, condition Sine Qua Non pour avoir le feu vert de Bercy.
David Layani récupèrerait Digital France soit environ 700M€ de CA et un leadership sur l’intégration SAP. Cela devrait être annoncé aux salariés vendredi avec le départ de l’omniprésent mais inefficace Yannick Tricaud, puisqu’il n’a jamais pu dépasser les 5% de MOP sur son secteur Europe Sud.
Cession de Digital France probablement à un prix “actionnaire” autour de 300M€ avec l’enveloppe allouée par Carlyle depuis octobre.
Le défi est de taille, la MOP de Digital France est sous les 4% et il va falloir la restaurer. Dans une discussion téléphonique que j’ai pu avoir avec David Layani le 15 août, ce dernier m’avait confirmé que ce défi de redressement de Digital l’enthousiasmait et que c’était le cœur de métier de OnePoint. Je lui avait même dit “faites attention David, la MOP de Digital hors Syntel est exécrable” et il m’avait répondu “justement, c’est qu’il y a un potentiel de redressement considérable”. OnePoint attendrait une taille critique de 1.2Md€ de CA, et dans le milieu des ESN, la taille est parfois une contrainte pour répondre à des gros appel d’offres. Onepoint passerait 5è ESN de France derrière Cap, Atos, Sopra, Inetum et Alten. Inetum (ex GFI Informatique n’était plus coté) il est difficile de savoir le CA exact.
On part donc sur un schéma “à la Casino”, même si c’était un secret de polichinelle, même apporteur de New Money, mêmes créanciers (Attestor) et même mandataire, Bourbouloux… reste à savoir sur Daniel Kretinsky sera le seul à présenter une offre ou si un acteur comme Sopra viendra jouer les troublions. Sopra a récemment vendu une partie de son activité banque pour 330M€, comme s’il avait prévu une sortie de cash et une source m’a rapporté que Pierre Pasquier aurait dit en Comex que si Atos lançait des offres, il postulerait. Si c’était le cas, cela aurait un énorme avantage pour Atos, ne pas à avoir à vendre BDS et ses activités souveraines dans l’urgence et désormais en appartement puisque selon plusieurs de mes sources, Airbus aurait décliné à la fois le prix et le principe de package de BDS en un seul lot.
Les créanciers porteurs de dette obligataire ou dette bancaire, se verront proposer 49% du capital en actions et Kretinsky 50.05% si on suit le schéma Casino et les PP entre 0.5% et 3% selon la générosité de Daniel. Ceux qui voudront du cash, seront probablement incités à une très forte décote de l’ordre de 60%.
-COPYRIGHTS CHALLENGES-
Atos : Kretinsky ne rachètera pas Tech Foundations
EXCLUSIF – Après plusieurs mois de négociations tendues, les discussions entre Atos et Daniel Kretinsky pour la vente de Tech Foundations sont rompues. Le milliardaire tchèque ne serait toutefois pas hostile à la présentation d’une offre globale de reprise du géant français en cas de mise en place d’un plan de sauvegarde.
Un échec. Les discussions entre la direction d’Atos et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour le rachat de Tech Foundations, la branche infogérance du géant français aux abois, sont rompues. « Les négociations avec EPEI (NDLR, la holding de Kretinsky) ont pris l’eau définitivement », assure une source interne à la direction d’Atos. Des proches du milliardaire tchèque confirment à Challenges que la probabilité d’une reprise des échanges est aujourd’hui « infime ». Le dossier était devenu tellement délicat qu’aucune rencontre n’a eu lieu ces dernières semaines entre Atos et les proches de Daniel Kretinsky, malgré leurs nombreuses sollicitations.
« La direction d’Atos est tétanisée »
C’est un nouveau coup dur dans l’opération de sauvetage d’Atos qui emploie 120.000 personnes dans le monde. Le groupe doit présenter ce jeudi ses résultats financiers annuels sous l’œil inquiet des investisseurs et des pouvoirs publics. Son chiffre d’affaires a reculé de 3 % au troisième trimestre de l’année, plombé par les performances de Tech Foundations (-7 %). La valeur de l’action s’est effondrée de 82,2 % sur un an (à 2,32 euros). Si la direction entend rassurer les marchés sur sa trésorerie et la disponibilité de ses liquidités, certains observateurs sont beaucoup plus inquiets sur l’état de l’entreprise.
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« La direction d’Atos est tétanisée, confie un banquier d’affaires au fait des négociations. Ne pas vendre Tech Foundations rend le redressement financier d’Atos impossible. Vendre, c’est déclencher une tempête politique et une fronde des petits actionnaires. Annoncer la fin des négociations avec Krestinsky est très difficile car le groupe peut perdre la confiance des banques. Bref, c’est une équation insoluble ».
Atos « déraisonnable » sur les conditions imposées à Kretinsky
Les négociations avec EPEI s’étaient pourtant déroulées de façon plutôt positive jusqu’à la fin de l’année 2023. Des deux côtés, on montrait alors un certain optimisme sur l’issue du deal. Le milliardaire tchèque était prêt à accepter de « meilleures conditions » pour le rachat de Tech Foundations en cas de « non-obligation » de rentrer au capital d’Eviden, la future branche des activités stratégiques née de la scission. Mais la compensation demandée par Atos est jugée inacceptable par le clan du Tchèque.
« Nous avions accepté de transférer le montant initialement investi sur Eviden vers Tech Foundations, indique-t-on dans l’entourage de Kretinsky. Cela nous paraissait déjà beaucoup mais ils voulaient plus. Atos voulait aussi transférer des garanties. L’opération était déjà extrêmement risquée, elle est devenue absolument déraisonnable. Les points de vue auraient pu se rapprocher mais… » Du côté d’Atos, on assure qu’il n’était question que d’une « compensation supplémentaire étant donné que les négociations allaient se prolonger au lieu de se terminer à la fin de l’année ».
Les négociations ont pris un tour encore plus difficile à cause de la dégradation financière d’Atos. Contraint de négocier avec ses 22 banques créancières, le groupe français est confronté à un mur de dette, avec 3,65 milliards d’euros d’emprunts et d’obligations à rembourser ou refinancer avant fin 2025. L’entreprise a sollicité le Tribunal de commerce de Nanterre pour demander à l’administratrice judiciaire Hélène Bourbouloux de l’aider à négocier avec le pool bancaire. Sous mandat ad hoc, Atos espère renégocier ses créances bancaires en toute confidentialité.
Kretinsky potentiel candidat à une offre globale de reprise
Au début du mois de février, l’agence de notation S&P Global, qui a dégradé la note d’Atos, s’inquiétait déjà « du risque qu’un tel accord [avec les créanciers] n’aboutisse pas en raison du manque de confiance des investisseurs ». Pas sûr que l’annonce de l’échec des négociations avec Daniel Kretinsky ne facilite, désormais, les négociations avec les banques créancières.
Si la reprise de Tech Foundations est compromise, la partie n’est pas forcément terminée pour le milliardaire tchèque. Il aurait informé Bercy de son intérêt pour déposer une offre globale de reprise dans l’hypothèse de l’ouverture d’un plan de sauvegarde accéléré d’Atos. Le dossier est délicat et pourrait prendre du temps. Hélène Bourbouloux, l’administratrice judiciaire récemment nommée, n’a pas encore eu accès aux comptes du géant français.
La solution globale pourrait prendre plusieurs formes : soit la reprise du projet de cession de Tech Foundations parallèlement à celle d’Atos BDS et peut-être d’autres actifs sous les auspices du mandataire ad hoc. Soit une restructuration avec un écrasement de tout ou partie de la dette, de nouveaux investissements et une probable cession d’Atos BDS – qui fait actuellement l’objet de négociations avec Airbus. Des options encore hypothétiques.
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants si nous arrivons à trouver le financement auprès de fonds et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres.
Mais pour des raisons de couts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.
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