Une semaine passée à Atos Bezons [Brève-blog]

 

Le siège social de Bezons a été très actif cette semaine. Comme annoncé lundi dernier par le blog, le Plan social a été auto-retoqué par Franck Chartier le DG France avec finalement 104 postes supprimés au lieu de 135. Ils se sont apparemment aperçus qu’ils avaient supprimés des postes indispensables et les audits demandés par le CSE sans appel, notamment de l’auditeur Aliquis « licenciements boursiers » qu’ils ont résumé. Normal, fin 2028 Philippe Salle va toucher 63M€ de primes en actions si le cours est multiplié par 4, et la jolie somme de 7.5M€ fin 2026 si le cours est multiplié juste par 2 par rapport aux 37€ de l’AK. Mais bon, ça c’est pas gagné, y’a que Hélène de Alphavalue pour y croire. (Voir Annexe)

La nomination du SVP (Senior Vice President) aux fusions et acquisitions, démarre par une… cession comme vous l’avez vu sur le site atos.net

Atos Group annonce la signature d’un accord contraignant pour la vente d’Ideal GRP, l’une de ses activités dans les pays nordiques, à MAIT Group.

20M€ pour 80 personnes soit un CA record de 250K€ par employé contre 100K€ pour Atos en 2024.

Dommage de se séparer d’une filiale si productive.

Prix de vente inconnu. Bravo la transparence.

Même si on imagine que le poste de CEO des M&A était pour grossir le groupe et non le réduire, il faut bien un début à tout 😀  Sacré Philippe !

Et puis c’était important car à partir du 1er janvier 2026, et sous réserve qu’il y a au mini 1100M€ dans les caisses, toute cession va aux créanciers en remboursement de la dette. Pour la vente des activités HPC, ça n’est pas très clair, je pense qu’il a du être conclu que l’argent aille dans les caisses d’Atos.

D’ailleurs cette nouvelle entité bientôt indépendante portera la nom BULL SAS et les emails seront @bull.net . La date d’indépendance est pour l’instant le 1er avril 2026, mais Philippe Salle n’aurait toujours pas validé définitivement. Il semblerait qu’un supercalculateur autour de 100M€ soit prévu d’être facturé en avril, donc ça l’arrange pas.

Challenges, semble comme nous avoir eu accès au rapport très réservé de SYNCEA et a fait un article à ce sujet. Nous le publierons. Ils ont été plus diplomates que nous sur les réserves de Syncea, et comme ils sont cités quelques passages, il y a donc jurisprudence et nous en citerons quelques uns notamment sur le fait que SYNCEA affiche beaucoup de prudence sur la situation à venir du cache, et rappelle que si le cash descendait sous les 650M€, tous les covenants seraient brisés et Atos deviendrait propriété intégrale de ses créanciers. Donc vos actions vaudraient zéro.

Atos continue comme à son habitude depuis 2008 dans la communication trompeuse en disant être le leader de l’Ai en Espagne. N’importe quoi, c’est le domaine ou Atos est le moins reconnu.

Voici le communiqué de presse mensonger :

https://atos.net/fr/2025/communiques-de-presse_2025_12_17/atos-consolide-son-leadership-dans-le-domaine-des-donnees-et-de-lia-en-espagne-alors-que-le-pays-evolue-vers-lia-a-grande-echelle

Leadership veut clairement dire n°1, Atos n’est pas dans les 10 premiers de l’Ai en Espagne.

Je rappelle qu’en France Atos est la 5ème ESN.

En France, le deuxième plus gros taux d’intercontrat (ceux qui cirent le banc) est dans l’Ai. Donc si Atos performait dans l’Ai ça se serait.

Par contre on me dit que l’ex-tronche de l’Ai Atos, l’ex CTO Ai Micha qui a rejoint Konecta il y a 10 mois, société dirigée par l’ex-DG d’Atos Nourdine Bihmane, lui, dépotte à mort.

Le nouveau CTO groupe, pour l’instant personne ne m’en a parlé, donc je sais même pas s’il est à Bezons.

La VAD revient sur Atos comme je l’avais annoncé il y a 3 jours. Logique à 50€ il faut VADer, pas acheter.

On devrait de nouveau d’ici le 31/12 venir tester la résistance des 43€.

NelsonHall publie un rapport qui place Atos comme Leader de l’Ai.

Voici ce que dit NelsonHall dans ses conditions générales :

La source des données : NelsonHall précise dans ses propres conditions générales que leurs rapports sont basés sur des informations fournies par les fournisseurs eux-mêmes. Ils écrivent noir sur blanc : « NelsonHall n’assume aucune responsabilité pour toute perte résultant de l’incomplétude ou de l’inexactitude des informations fournies [par Atos] ». C’est l’aveu que si Atos ment dans le questionnaire, NelsonHall valide le mensonge sans vérifier.

Également il faut payer pour être inclus dans ses études, donc ça n’inclut pas ceux qui n’ont pas payé.

Franchement si Atos était connu dans l’Ai, ça se saurait… Dans la cyber à la rigueur, mais l’Ai… pffff

Le rapport NEAT de NelsonHall est un outil de « Sourcing Manager » (pour aider les entreprises à choisir un prestataire), pas un outil d’audit financier. Utiliser NelsonHall pour prouver qu’Atos va bien, c’est comme utiliser une publicité pour une voiture pour prouver que le moteur n’a pas de fuite d’huile.

On notera au passage dans les news de la semaine que Philippe Salle a supprimé l’indicateur GREAT PLACE TO WORK publié par Atos chaque année. Bizarre ça…

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ANNEXE

Atos : Hélène, le grand écart ou l’art d’avoir raison avec deux guerres de retard

Il y a des talents qui forcent l’admiration. Non pas pour leur précision, mais pour leur souplesse. Chez AlphaValue, Hélène Coumes vient de nous gratifier d’une nouvelle figure acrobatique dont elle seule a le secret : un objectif de cours propulsé à près de 100 € (99,40 € pour être précis, la précision du chiffre étant souvent l’ultime refuge du flou artistique).

On se pince pour y croire.

La mémoire courte, le tableur long

Faut-il rappeler à nos lecteurs — et peut-être à Hélène elle-même — la trajectoire de sa clairvoyance sur Atos ? Souvenez-vous, en août 2023. Alors que la Reco MAPS sonnait déjà le tocsin avec un objectif réaliste à 6 €, puis 3 €, puis 1 €, AlphaValue trônait encore sur son nuage à 23 €. Il a fallu attendre que le navire soit déjà par le fond pour qu’Hélène, dans un élan de lucidité soudaine, nous explique que l’action ne valait finalement plus rien (0,10 €).

Passer de 23 € à l’euro symbolique en six mois, ce n’est plus de l’analyse financière, c’est de la chute libre sans parachute.

Pendant 18 mois, la Reco MAPS a été la boussole de ce dossier, guidant les investisseurs loin des récifs là où les « experts » de bureau nous chantaient des odes à la restructuration. Nous avions vu juste sur chaque palier. Hélène, elle, a passé son temps à courir après le train, arrivant sur le quai une fois que les wagons étaient déjà à la casse.

Le nouveau mirage à 100 €

Aujourd’hui, l’histoire se répète. Galvanisée par un changement de perspective de Fitch (mieux vaut tard que jamais), Hélène nous ressort le grand jeu : l’objectif à 100 €.

C’est fascinant. Pendant que la Reco MAPS garde la tête froide avec un objectif ancré à 35 €, tenant compte de la réalité opérationnelle et des marges de sécurité nécessaires, AlphaValue nous refait le coup du « Fallen Angel » prêt à s’envoler vers la stratosphère.

Le scénario est écrit d’avance :

  1. Elle publie un chiffre lunaire (100 €) pour capter l’attention.

  2. Le marché, imperturbable, suit sa propre logique (celle que nous décrivons ici).

  3. Dans six mois, quand le cours gravitera péniblement autour de 30 €, Hélène publiera une note « ajustée » pour expliquer que, finalement, les vents ont tourné.

Conclusion : Suivez le guide, pas le mirage

Hélène Coumes est à l’analyse financière ce que la météo de la veille est à la navigation : une information exacte, mais parfaitement inutile pour ne pas couler.

Chère Hélène, merci pour ce nouvel objectif à trois chiffres. Cela nous confirme une chose : si vous êtes à 100 € et que nous sommes à 35 €, c’est que nous avons, une fois de plus, une confortable avance sur la réalité. On se donne rendez-vous dans quelques mois pour votre prochaine mise à jour à la baisse ? On sait déjà que vous finirez par nous donner raison. C’est votre seule constante.